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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1831 (Nr. 10-61)

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Numéro 40 (4 Août 1831) Planches 79,80
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https://doi.org/10.11588/diglit.13564#0187

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. 317

LA CARICATURE.

trouva redevable à un de ses amis, jeune étourdi, qui n’avait d’autre
étal que celui de fasliionable. Le lendemain , dès le matin , le jeune
Rothschild courut acquitter la dette sacrée. Dans la même journée , le
fasliionable fut chargé, par hasard , d’un réglement avec son ami le
banquier. Il le trouva remplissant les fonctions de caissier par inté-
rim , et le compte fut établi, balancé avec toutes les précautions d’u-
sage, malgré les quolibets de l’étourdi. Enfin, l’argent déposé, le
dandy se trouva redevable de a5 centimes , qu’il refusa de payer en
plaisantant. Mais le financier exigea sérieusement que les a5 cen-
times lui fussent remis, déclarant qu’il ne donnerait pas de quittance
si la somme n’était complète. Et comme l’étourdi s’emportait presque ,
en ridiculisant ce qu’il appelait une vilenie : — « Mon cher ami, lui
répondit-on, l’homme du monde ne paierait pas aussi bien ses dettes
de jeu, si le banquier négligeait les centimes. »

Peu de mots peuvent décrire la vie d’un banquier fasliionable.

A neuf heures, en léger tilbury, il court chez son agent de change,
chez ses corrcspondans pour s’entendre sur les opérations de la
journée.

A onze heures, il déjeune au café de Paris.

A midi, il passe une revue dans ses bureaux , visite ses livres, mo-
leste ses commis, fait son courrier et querelle son associé avec lequel
il se raccommode toujours, non par amitié , mais par intérêt.

A trois heures, il court à la Bourse, se désole sur la perte d’un na-
vire, plaint un confrère victime d’une banqueroute, donne ordre
d’acheter ou de vendre des rentes, et recueille ou débite de grandes
nouvelles faites à dessein.

A cinq heures, il assiste à une délibération d’actionnaires.

A six heures, il est à sa toilette.

A sept, il dîne chez Véry ou aux Frères-Provençaux.

A neuf, il est au balcon des Bouffes ou de l’Opéra.

A minuit, il jette les rouleaux d’or sur une table d’écarté, ou risque
une walse avec une riche héritière.

A deux heures, il est dans un élégant boudoir, tête-à-tête avec une
danseuse.

A quatre , il est enfin dans son lit, harassé de travail et de plaisirs,
s’il faut appeler plaisirs les distractions bruyantes que l’habitude lui
impose comme une nécessité.

Henri B....

La Peau de chagrin a paru lundi dernier. Cet ouvrage, destiné à
lutter d’intérêt avec les discussions de la Chambre , triomphe à
une époque où chacun sent le besoin de se distraire des émotions
politiques. Incisif, moqueur, ce livre était déjà, dit-on, sous le
patronage de quelques salons où l’originalité du sujet a eu beaucoup
de succès. 11 s’y trouve une caricature en grand de la nature humaine,

318-

où nos crayons pourront rencontrer plus d’une scène à traduire, et
nous nous ferons un plaisir de reproduire ainsi quelques penseés de
ce remarquable ouvrage.

jpodjûfres.

— Le machiniste-décorateur de la Gaîté va attaquer M. de Sémon-
ville en contrefaçon, pour s’être approprié l’un de ses coups de théâtre
qui eut le plus grand succès il y a quelque quinze ans. —Henri V
prie les personnes qui lui prépareraient quelque dévouement par sur-
prise, de vouloir bien tenir son drapeau blanc au frais. —Les jour-
naux de Genève annoncent l’arrivée de M. Dudon dans cette ville.
A peine descendu à l’hôtel du Grand-Ecu, l’estimable voyageur a
commencé par prendre un bouillon. — Pour excuser le préfet de po-
lice de remplir un peu trop cavalièrement ses fonctions, on prétend
qu’il pense fort bien. -— On parle d’une explosion ministérielle. Le
peuple fait la mine -, elle ne tardera pas à éclater. — M. Vivien est
fort mécontent de la circulaire adressée par M. Desmortiers aux com-
missaires de police de Paris. A lui seul, dit-il, appartenait le droit
d'eperonner ces fonctionnaires. — Au dépouillement du scrutin pour
la nomination du président de la Chambre des députés, un bulletin
portait : Jacques Faillite. — Béranger n’a qu’un vieux drapeau,
M. de Sétnonville en a plusieurs. — On a saisi la f livraison de l’in-
nocent Lafontaine en i83i , qui a l’extrême délicatesse de ne faire de
la morale politique que par l’organe de divers animaux. Mais ces
messieurs ne veulent pas qu’on les fasse parler. Une lettre de l’aumô-
nier de la famille royale, insérée dans l'Avenir, prévient les lecteurs
de ce journal que, chaque matin, l’auguste communauté entend la
messe dans ses appartemens. — Lisbonne étant en ce moment sens-
dessus-dessous , on ne sait pas au juste où en est le drapeau tricolore
dans celte ville. Hier, pendant que M. Vivien prenait des glaces à
Tortoni, quelques individus brisaient celles de sa voiture.—Les pro-
cureurs du Roi de province trouvent encore à glaner, après les mois-
sons abondantes de leurs colériques confrères de Paris. La Glaneuse,
journal littéraire de Lyon, souvent remarquable par son patriotisme
et son talent, vient de recevoir une assignation de jugement. —Les
nouvelle cave de M. de Sémonville ôte beaucoup de prix à celle de
M. Dupin.

Ls Gérant , Cu. PHILIPON.

CONDITIONS D’ABONNEMENT :

La Caricature donne, par an, cent quatre lithographies exécutées par les Ar-
tistes les plus renommes. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.

L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.

Uota.

Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent, au moyen de
l’action d’une presse à papier, faire disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille à l’humidité.

POUR TROIS MOIS, franc de port.13 fr.

POUR SIX MOIS, idem. ...... 26

TOUR UN AN, idem.52

1 franc de plus par trimestre pour l’étranger.

©n Souscrit :

A Paris, en envoyant, franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, au grand
magasin de caricatures à'Aubert, passage Vëro-Dodat. — A Lyon, chez Baron, libraire,
rue Clermont. — A Londres, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, corner of
Burlington garden. — A Strasbourg, chez Alexandre, depositaire des journaux, — À
Bruxelles, chez Dero Becker, Montagne de la Cour, n° 17. — A Genève, chez Barbeiat
et Compagnie, libraires.

IMPRIMERIE DE DEZAUCHE} RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE 5 N° 11.
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