LA CARICATURE.
333
33U
Charge*.
UN FAIT PERSONNEL.
La société des méthodes, dans sa séance de 14 juin i83i, sur le rap-
port qui lui a été fait de la nouvelle méthode de dessin de M. Dupuis,
peintre d’histoire, a reconnu la supériorité de ce mode d’enseigne-
ment, et a autorisé l’auteur à s’appuyer des suffrages de la société. L’ap-
plication déjà faite de cette méthode dans l’atelier de M. Dupuis et
dans différens établissemens d’instruction publique donne des résul-
tats surprenans. Elles s’appuie sur une série de bosses graduées, qui
Conduisent l’élève par une pente insensible à l’étude de l’antique.
Messieurs, malgré la justice que je me plais à rendre au beau ta-
lent de l’honorable orateur qui descend de cette tribune, je dois ce-
pendant signaler, dans une partie de son discours, une erreur qu’il
m’importe de rectifier. Mon honorable collègue a avancé que...
L’honorable collègue de sa place. — Je n’ai point dit cela.
La gauche. — Si! si! si!
La nitoiTE. — Non! non! non!
Le président. — Messieurs, si d’abord on laissait l’orateur expli-
quer sa pensée, on pourrait peut-être mieux l’interpréter ensuite.
Plusieurs voix. — C’est ma foi vrai. — Oui! oui! •— Parlez!
L’orateur. — Je disais donc, Messieurs, que mon honorable col-
lègue, au beau talent duquel je me plais à rendre hommage, avait
commis une grave erreur en avançant que_
L’honorable collègue, avec violence. — On vient de vous prouver
que je n’ai pas dit cela. — Je repousse votre allégation.
L’orateur. ■— Je n’ai avancé aucune allégation. Je ne sais pas
pourquoi vous voulez à présent me faire dire ce cjue je n’ai pas dit,
quand vous niez ce que vous avez dit tout à l’heure.
Une voix. —> Allons, tâchez de vous entendre. (Marques d’hilarité.)
L’honorable collègue. — C’est vous qui dénaturez les faits par vos
expressions.
L’orateur. — Je croyais cependant ne m’être pas servi d’expres-
sions_
La gauche. •— Si ! —■ Non ! — Si ! —■ C’est scandaleux ! — Parlez !
(Violens murmures.)
M. Teste. ■— Vous faites un train à ressusciter les trois cents !
Le président. — Mais laissez au moins l’orateur expliquer sa pen-
sée. Continuez, Monsieur, je vous garantis le silence... (Moucheries,
crachemens, éternumens. ) Vous avez été interrompu sur cette
phrase : on a commis une grave erreur en avançant que....
L’orateur. —■ Ainsi donc, comme je vous l’ai déjà dit deux fois,
Messieurs_
Une voix. Eh bien, si vous l’avez déjà dit, laissez-nous donc tran-
quilles.
—■ C’est vrai. — A la question! ■— L’ordre du jour!
L’orateur , au président. — Eh bien, Monsieur, et mon silence,
donc ?
Une voix. — Ah! avez pitié de la Nation, qui écoute à la porte.
— L’ordre du jour! — L’ordre du jour! — Aux xfoix l’ordre du
jour ! (Tumulte violent et prolongé.)
L’ordre du jour est mis aux voix et adopté. L’orateur descend de la
tribune.
Eugène MorisseAu.
.-. Dans un discours prononcé pour l’inauguration d’un monument
funéraire à Moulins, le préfet de l’Aliier a terminé par cette singu-
lière exclamation : Vivent les morts de juillet !
.-. Quand M. d’Argout vient à la chambre des Pairs, M. de Sé-
monvilïe le fait surveiller par deux pompiers.
Un antiquaire se propose de faire incessamment l’acquisition de
la chambre des pairs.
.-. Au retour des écuyers Franconi, M. de Sémonville débutera
dans la scène de la défense du drapeau.
.-. La perruque de M. de Sémonville est considérablement dé-
frisée.
Le gouvernement et son journal officiel, le Menteur, assurant
que nous sommes en guerre, bien des gens sont enfin convaincus de
la paix.
Scandalisé de n’avoir point reçu de visite de félicitation de
M. Barthe, le maréchal Lancelot va, dit-on, lui retirer le titre de
garde-des-seaux.
.•. Le général Dubourg, arrêté pour distribution de munitions
dans les journées de juillet, vient d’être rendu à la liberté après
34 jours de détention. Il y a beaucoup de clémence de la part de
Charles X.
.•. Liberté de la presse : L’Ode aux Belges, par M. Belmontet, a
été saisie au domicile de l’auteur. — Le 5e numéro du journal May eux
a été arrêté avant-hier.—On a également saisi une brochure intitulée
le Présent, le Passé et l’Avenir, de M. Casimir Perrier.
. \ Le maréchal Lancelot xra, avec sa division, occuper le Bas-Rhin.
.•. Une rencontre a eu lieu au bois de Boulogne entre les généraux
Sébastiani et Lamarque. Le premier d’abord grièvement blessé d’une
comparaison, a reçue ensuite dans l’oreille satisfaction de son adver-
saire.
.-. M. Thiers s’est déclaré le champion du parti le plus faible;
c’est-à-dire du ministère.
.-. Plusieurs pairs de France réclament des pensions du gouverne-
ment , en qualité de xdetimes de juillet.
Samedi dernier, plusieurs promeneurs ont tout-à-coup quitté les
Tuileries, effrayés par le bruit du tonnerre. On a su depuis que
c’était le maréchal Lobau qui demandait la parole à la chambre des
députés.
Lf. GiRAïi, Ch. PHILIPON.
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
La Caricature donne, par an, cent quatre lithographies exécutées par les Ar-
tistes les plus renommés. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, parait très-exactement le jeudi.
L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.
ilota.
Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent, au moyen de
l’action d’une presse à papier, faire disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille à l’humidité.
rouit tp.OIS MOIS; franc de port.15 fr.
POUR SIX MOIS, idem. ..26
POUR UN AN, idem.82
1 franc de plus par trimestre pour l’étranger.
©n Souscrit :
A Paris, en envoyant, franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, au grand
magasin de caricatures d'Aubert, passage Ve’ro-Dodat — A Lyon, chez Baron, libraire,
rue Clermont. — A Lonbkes, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadiily,* corner of
Burlington garden. —■ A Strasbourg, chez Alexandre, dépositaire des journaux. • A
Bruxelles, chez Dero Becker, Montagne de la Cour, n° 17. A Geneye, chez BarbczaC
et Compagnie, libraires.
IMPRIMERIE DE DEZAUCHE, RUE DU VAUROURG-MONTMAltTRE, N° 11 •
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Charge*.
UN FAIT PERSONNEL.
La société des méthodes, dans sa séance de 14 juin i83i, sur le rap-
port qui lui a été fait de la nouvelle méthode de dessin de M. Dupuis,
peintre d’histoire, a reconnu la supériorité de ce mode d’enseigne-
ment, et a autorisé l’auteur à s’appuyer des suffrages de la société. L’ap-
plication déjà faite de cette méthode dans l’atelier de M. Dupuis et
dans différens établissemens d’instruction publique donne des résul-
tats surprenans. Elles s’appuie sur une série de bosses graduées, qui
Conduisent l’élève par une pente insensible à l’étude de l’antique.
Messieurs, malgré la justice que je me plais à rendre au beau ta-
lent de l’honorable orateur qui descend de cette tribune, je dois ce-
pendant signaler, dans une partie de son discours, une erreur qu’il
m’importe de rectifier. Mon honorable collègue a avancé que...
L’honorable collègue de sa place. — Je n’ai point dit cela.
La gauche. — Si! si! si!
La nitoiTE. — Non! non! non!
Le président. — Messieurs, si d’abord on laissait l’orateur expli-
quer sa pensée, on pourrait peut-être mieux l’interpréter ensuite.
Plusieurs voix. — C’est ma foi vrai. — Oui! oui! •— Parlez!
L’orateur. — Je disais donc, Messieurs, que mon honorable col-
lègue, au beau talent duquel je me plais à rendre hommage, avait
commis une grave erreur en avançant que_
L’honorable collègue, avec violence. — On vient de vous prouver
que je n’ai pas dit cela. — Je repousse votre allégation.
L’orateur. ■— Je n’ai avancé aucune allégation. Je ne sais pas
pourquoi vous voulez à présent me faire dire ce cjue je n’ai pas dit,
quand vous niez ce que vous avez dit tout à l’heure.
Une voix. —> Allons, tâchez de vous entendre. (Marques d’hilarité.)
L’honorable collègue. — C’est vous qui dénaturez les faits par vos
expressions.
L’orateur. — Je croyais cependant ne m’être pas servi d’expres-
sions_
La gauche. •— Si ! —■ Non ! — Si ! —■ C’est scandaleux ! — Parlez !
(Violens murmures.)
M. Teste. ■— Vous faites un train à ressusciter les trois cents !
Le président. — Mais laissez au moins l’orateur expliquer sa pen-
sée. Continuez, Monsieur, je vous garantis le silence... (Moucheries,
crachemens, éternumens. ) Vous avez été interrompu sur cette
phrase : on a commis une grave erreur en avançant que....
L’orateur. —■ Ainsi donc, comme je vous l’ai déjà dit deux fois,
Messieurs_
Une voix. Eh bien, si vous l’avez déjà dit, laissez-nous donc tran-
quilles.
—■ C’est vrai. — A la question! ■— L’ordre du jour!
L’orateur , au président. — Eh bien, Monsieur, et mon silence,
donc ?
Une voix. — Ah! avez pitié de la Nation, qui écoute à la porte.
— L’ordre du jour! — L’ordre du jour! — Aux xfoix l’ordre du
jour ! (Tumulte violent et prolongé.)
L’ordre du jour est mis aux voix et adopté. L’orateur descend de la
tribune.
Eugène MorisseAu.
.-. Dans un discours prononcé pour l’inauguration d’un monument
funéraire à Moulins, le préfet de l’Aliier a terminé par cette singu-
lière exclamation : Vivent les morts de juillet !
.-. Quand M. d’Argout vient à la chambre des Pairs, M. de Sé-
monvilïe le fait surveiller par deux pompiers.
Un antiquaire se propose de faire incessamment l’acquisition de
la chambre des pairs.
.-. Au retour des écuyers Franconi, M. de Sémonville débutera
dans la scène de la défense du drapeau.
.-. La perruque de M. de Sémonville est considérablement dé-
frisée.
Le gouvernement et son journal officiel, le Menteur, assurant
que nous sommes en guerre, bien des gens sont enfin convaincus de
la paix.
Scandalisé de n’avoir point reçu de visite de félicitation de
M. Barthe, le maréchal Lancelot va, dit-on, lui retirer le titre de
garde-des-seaux.
.•. Le général Dubourg, arrêté pour distribution de munitions
dans les journées de juillet, vient d’être rendu à la liberté après
34 jours de détention. Il y a beaucoup de clémence de la part de
Charles X.
.•. Liberté de la presse : L’Ode aux Belges, par M. Belmontet, a
été saisie au domicile de l’auteur. — Le 5e numéro du journal May eux
a été arrêté avant-hier.—On a également saisi une brochure intitulée
le Présent, le Passé et l’Avenir, de M. Casimir Perrier.
. \ Le maréchal Lancelot xra, avec sa division, occuper le Bas-Rhin.
.•. Une rencontre a eu lieu au bois de Boulogne entre les généraux
Sébastiani et Lamarque. Le premier d’abord grièvement blessé d’une
comparaison, a reçue ensuite dans l’oreille satisfaction de son adver-
saire.
.-. M. Thiers s’est déclaré le champion du parti le plus faible;
c’est-à-dire du ministère.
.-. Plusieurs pairs de France réclament des pensions du gouverne-
ment , en qualité de xdetimes de juillet.
Samedi dernier, plusieurs promeneurs ont tout-à-coup quitté les
Tuileries, effrayés par le bruit du tonnerre. On a su depuis que
c’était le maréchal Lobau qui demandait la parole à la chambre des
députés.
Lf. GiRAïi, Ch. PHILIPON.
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
La Caricature donne, par an, cent quatre lithographies exécutées par les Ar-
tistes les plus renommés. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, parait très-exactement le jeudi.
L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.
ilota.
Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent, au moyen de
l’action d’une presse à papier, faire disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille à l’humidité.
rouit tp.OIS MOIS; franc de port.15 fr.
POUR SIX MOIS, idem. ..26
POUR UN AN, idem.82
1 franc de plus par trimestre pour l’étranger.
©n Souscrit :
A Paris, en envoyant, franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, au grand
magasin de caricatures d'Aubert, passage Ve’ro-Dodat — A Lyon, chez Baron, libraire,
rue Clermont. — A Lonbkes, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadiily,* corner of
Burlington garden. —■ A Strasbourg, chez Alexandre, dépositaire des journaux. • A
Bruxelles, chez Dero Becker, Montagne de la Cour, n° 17. A Geneye, chez BarbczaC
et Compagnie, libraires.
IMPRIMERIE DE DEZAUCHE, RUE DU VAUROURG-MONTMAltTRE, N° 11 •