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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1831 (Nr. 10-61)

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Numéro 43 (25 Août 1831) Planches 86,87
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prima donna soupirer la nécessité d'une parure, le jeune premier ré-
péter la nomenclature de ses engagement, et la soubrette demander
le montant de ses gages. Enfin pour lui chaque tirade est une récla-
mation , chaque pirouette sent le protêt. A force d’être dramatique la
situation finit par être peu gaie.

Après un mois d’administration ambiguë et comique , c’était préci-
sément celle où se trouvait M. d’Aubigny.

« Mais enfin quand me paierez-vous? demandait un jour un tail-
leur à mon oncle. — Vous êtes bien curieux, lui répondit mon digne
parent. » Et comme le tailleur estimait fort un bon mot, il lui offrit
de lui prendre mesure.

« Il est vrai que je vous dois mille francs , écrivait la semaine der-
nière un ferrailleur à un usurier qui les lui réclamait ; mais je vous
préviens que, si vous me forcez à vous les rembourser..., je vous
tue. » — Et le créancier ayant porté sa lettre au tribunal, les juges
lui garantirent le remboursement d’abord et la vie ensuite, jusqu’à
ce que mort s’ensuive.

Or donc M. d’Aubigny, pensant probablement qu’une réponse
quelconque compromet toujours, préféra payer en monnaie de rustre,
et ferma la porte de son cabinet au nez des artistes de son théâtre ,
qui, après quatre mois de sacrifices faits dans l'intérêt de l’art, ve-
naient réclamer le dividende de cet intérêt. C'était après une répétition
de Cotillon III. La cour, confinée dans le couloir, devisait sur une
conduite aussi étrange. — « Dubarry, dit Louis XV, si nous mettions
tes bijoux en gage? — Eh! Lafrance, ne sais-tu pas qu’ils y sont déjà?

— Voilà qui est fort désagéable pour moi, qui n’ai plus crédit qu’ar-
gent comptant, ajouta le duc de Cossé. — Et moi, qui ai un fiacre à
l’heure sans Un sou dans ma soutane! reprit l’archevêque Gentil. »

— Puis de minute en minute là troupe, grossissant de voix , d’avis , de
plaintes et d’expédiens, Un machiniste démonta la porte du cabinet
silencieux ; et M. d’Aubigny, voyant s’avancer vers lui le tambour
Mathon sabre au coté, Caïn avec sa massue , et le traître avec son re-
gard farouche et ses sourcils assassins, se crut un homme mort.

«Payez-nous, nous vous en sommons! » lui dit l’allumeur du lustre,
les yeux flamboyans comme un homme à jeun.

« Au meurtre ! » s’écria M. d’Aubigny. Puis, croyant être assommé,
il s’élança de son secrétaire pour fuir. Le secrétaire tomba sur la queue
de Mme Dubarry, M“c Dubarry sur Louis XV, Louis XV sur M. d’Au-
bigny. Dans la bagarre celui-ci reçut par la mine la calote de l’arche-
vêque, par les jambes 1 épée du duc de Cossé, appela au secours et
tâcha de s’échapper. L’archevêque , qui voulait payer son fiacre, re-
tint son directeur par le pan de sa redingote -, mais le pan resta dans
le cabinet, pendant que M. d’Aubigny courait sur les boulevarts,
criant Au meurtre, à l'assassinat! sa plume à l’oreille, et à sa main
la perruque de Louis XV qu’il avait cru prendre aux cheveux.

Comme on voit, afin que la représentation fut complète il ne man-
quait qu un public pour 1 applaudir. Mais M. d’Aubignv, n’ayant ja-
mais pu l’attirer de bonne volonté, vient de l’assigner par huissier

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à entendre juger devant les tribunaux criminels les coupables conspi-
rateurs qui n’ont tenté rien moins que Y assassinat de deux direc-
teurs (dont l'un absent), dans la personne d'une vieille redingote.

Eugène Moiusseàu.

jpfldjafosh

C’est avec surprise qu’on a vu Louis-Philippe faire l’acquisition
du tableau de la Prise de VHôtel-de Ville de M. Heaume. MaWé le

O

talent de l'artiste, le choix du sujet empêchera toujours de s’en dé-
faire avantageusement.

.•. M. Bazin , tableticr, vient d’être condamné à six mois de prison,
pour avoir, dans la journée du io mai, renversé le cheval du général
Jacqueminot. Jugez de la peine s’il eût renversé le général lui-même !

.•. Le journal anglais Morning-Hérald trouve que les larmes du
gouvernement français sur le sort de la Pologne sont des larmes de
crocodile.

.•. Les distributeurs de récompenses honorables ayant d’abord
songé à s’en pourvoir largement, sur 28,847 croix d’honneur, pro-
diguées depuis la révolution, il s’est trouvé n’en rester que deux seu-
lement pour récompenser les beaux-arts de l’une des plus riches ex-
positions de peinture.

.•. « Qui vive? demandait la nuit dernière un garde national, avec
cet accent compliqué révélant toute l’importance d’une faction ci-
toyenne.— Un trente-deux millionième du souverain français » , lui
répondit le passant.

.•. Nos députés ont pour le bon ordre une passion désordonnée.

.•. M. Charles Dupin va enrichir l’état d’un ouvrage sur l’art d’oc-
cuper et de défendre ses places.

Tous les nouveaux maux qui affligent la France viennent pour-
tant du vocabulaire de M. Casimir Péricr.

En apprenant que nos représentans en étaient aux prises,
M. Duchatellier a envoyé à la chambre le prospectus de sa poudre
sternutative.

Pour éclairer un ministre sur les affaires étrangères, le général
Lamarque lui a proposé de battre le briquet.

.•. M. Jousselin est un gaillard qui vous prend les prérogatives au
collet.

.•. La chambre des pairs va à la papa.

.•. Un peintre s’occupe de faire la prise de la chambre des dépu-
tés, comme pendant de celle de l’Hotel-de-Yille.

.•. M. deTalleyrand a promis de faire jouer à la France de i83i
une partie d'échecs.

Le GÉrakt, C11. PH1LIPO.N.

LA CARICATURE.

CONDITIONS D’ABONNEMENT :

La Caricature donne, par an , cent quatre lithographies exécute'es par les Ar-
tistes les plus renommes. Chaque numéro , compose d’une feuille de texte et de deux
Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.

L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.

Ilota.

Les personnes qui recevraient des exemplaires froisses peuvent, au moyen de
l’action d une presse à papier, faire disparaître les plis. 11 faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille à l’humidité.

POUR TROIS MOIS , franc de port.15 fr.

pour Six MOIS, idem.26

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A Paris, en envoyant, franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, au grand
magasin de caricatures d'Aubert, passage Véro-Dodat. — A Lxoh , chez Baron, libraire,
rue Clermont. — ALokdres, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, corner of
Burlington garden. — À Strasbourg , chez Alexandre, dépositaire des journaux. — A
Bruxelles, chez Dcro Becker, Montagne de la Cour, n” 17. — A Gekbve, chez Barbaat
et Compagnie , libraires.

IMPRIMERIE DE DEZAUCHE, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N° 11.
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