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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1831 (Nr. 10-61)

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Numéro 54 (10 Novembre 1831) Planches 108, 109
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https://doi.org/10.11588/diglit.13564#0271

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.. 429 -i-~ LA CARICATURE.

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engourdi, refuse toute activité à l’imagination et jette l’âme dans la
mélancolie. Alors , il suffit de fumer un Cigare pendant quelques ins-
tans, d’en avaler quelques gorgées , et aussitôt, comme par enchante-
ment, la tête se débrouille , l’esprit s’éclaircit, une émotion tumul-
tueuse vient remplacer l’insouciance des sens , et un pouvoir inconnu
ranime toutes les facultés auparavant assoupies. C’est-à-dire que la
fumée , qui produit le même effet que les vapeurs du vin, commence
à opérer, et c’est le moment de cesser, sous peine de ressentir bientôt
les inconvéniens de l’ivresse.

Pour continuer à éprouver le bienfait de cette espèce de remède,
il faut en user rarement et toujours avec modération, car autrement,
chaque nouvel essai lui faisant perdre un degré de son intensité, il
finirait par dégénérer en habitude, et par ne plus produire les mêmes
résultats.

Il est certains pays , principalement ceux à température brûlante ,
où fumer est une fonction dont chacun s’acquitte, comme de boire et
de manger, et il n’est même pas rare de voir quelques femmes du peu-
ple le Cigare à la bouche. Là, tous les lieux publics ou de réunion
sont transformés en autant de tabagies. Au théâtre, dès que le rideau
est tombé, chacun fait sa cigarette, toutes les loges brillent du feu de
mille étincelles lancées par les briquets, les Cigares sont allumés, et,
pendant l’entr acte, la salle est remplie de fumée. Elle n’incommode
nullement les habitans, qui naissent, vivent et meurent au milieu de
cette vapeur nécessaire à la purification d’un air malsain. Mais elle
est désagréable pour les étrangers qui n’en ont point l habitude. Ja-
mais je ne fus plus étonné de l’emploi que je vis faire du Cigare, qu’à
Mexico, lors du voyage que j’y fis.

Invité à une soirée , chez l’Àlcade, où devait se trouver toute la no-
blesse de la ville, je m’y rends , pour observer les mœurs de la haute
société. Arrivé dans les antichambres, je sens une odeur de tabac
(j 11 i me surprend;étonné qu’on permette aux valets un passe-temps si
incommode pour les maîtres, je parviens vite dans la salle du bal...
Elle était remplie de fumée , et ce n était qu’à travers un léger nuage
formé par cette vapeur qu’on pouvait distinguer les objets. J y fus té-
moin d’une valse très-vive et très-animée, pendant laquelle les dan-
seurs fumaient, changeant alternativement leur Cigare de main avec
autant de grâce que d’agilité , pour enlacer la taille de leurs danseu-
ses, et celles-ci, emportées par l’ardeur de la danse, enivrées par
l’odeur du tabac et le bruit des instrumens, s’abandonnaient avec
complaisance, et semblaient savourer avec volupté les épaisses bouf-
fées que lançaient les cavaliers.

Proposez donc une valse à la cigarette, aux coquettes de France et
d’Angleterre... Ah! fi donc ! quelle horreur! vous répondent-elles.

Autres pays, autres mœurs.

Le comte Alexandre de B.

Croquis.

Vendredi dernier, après un commencement de plaidoiries
sur notre procès de cautionnement, la cause a été remise à
huitaine pour production de pièces justificatives.

.-. Aujourd’hui, où faire du nouveau est chose si difficile, l’Opéra-
Comique mérite des éloges pour une innovation bizarre , fantasque ,
originale, pour la Marquise de Brinvilliers, mosaïque harmonieuse,
arlequinade musicale enfantée par onze auteurs seulement !... Il y a le
Livre des cent-un. Voilà l’opéra des onze. Nous souhaitons à l’adminis-
tration de pouvoir supputer autant de bonnes recettes que chacun des
compositeurs aurait pu en produire séparément. U y a les élémens
d’un long succès dans ce drame, entouré de tant de réputations et de
brillans frais de scène. Il fallait tout l’esprit de MM. Scribe et Castil-
Blaze, pour changer en intérêt ce qu’il y a de repoussant dans la pré-
sence de la coupable Brinvilliers; mais un enchaînement de cir-

constances bien préparées nécessite presque tous ses crimes, et trois
ou quatre empoisonnemens sont exécutés de la meilleure grâce, au
moyen de crispations toutes lyriques et d’agonies fort mélodieuses.
Cette innovation ayant été accueillie de bravos, l’acteur Moreau-
Sainti en a risqué une autre que le rire a récompensée. Au moment
de nommer les auteurs, il s’est approché de la rampe, et, dans un
solo accompagné de gestes seulement , il a dit : « Messieurs, ta pièce
que nous avons eu l’honneur de représenter devant vous , sont ; pour
les paroles , de MM. Scribe et Castil-Blaze, et pour la musique, de
MM. Auber, Balton , Berton, Cherubini, Blangini, Boyeldieu, Carafa,
Ilérold et Paër. »

.-. Plusieurs nouvelles productions vont faire leur entrée dans le
monde littéraire : on annonce comme devant paraître bientôt l’Amant
espagnol, nouveau roman de M. Régnier-Destourbet ; le Lit de
camp , Scènes de La vie militaire , par l’auteur de la Prima Donna ;
enfin, une seconde édition de l’ouvrage de M. May sur la Russie.
Les circonstances actuelles donnent un nouvel intérêt à cette histoire
des mœurs moscovites de notre époque.

Une expérience récente nous met à même de,recommander à nos
lecteurs, les bienfaits du Paraguay-Roux. Un morceau d’amadou,
imbibé de cette liqueur, et placé sur une dent malade , guérit sur-le-
champ les douleurs les plus opiniâtres. On trouve le Paraguay-Roux,
rue Montmartre, n° 145 , à Paris. Il y en a des dépôts dans toutes les
villes de France.

fJodjofre s.

.-. Dn ns la séance du 4, M. de Dreux-Brézé a traité nos ministres
sans cérémonie.

.-. M. Gisq... passe aujourd’hui pour un très-bon Français...! rela-
tivement à l’Angleterre.

.•. Pour conjurer le virus de la calomnie, MM. Ouv...., Gisq...,
S— et Pe— sont toujours munis de vinaigre des Quatre-Voleurs.

.-. On doit offrir à MM. Soult et Casimir Perrier, un banquet d'hon-
neur, à douze francs cinquante centimes par tête.

.•. Quand l’eau coule pour tout le monde, M. Lobau ne comprend
pas qu’on paie des pots-de-vin si cher.

.-. On dit que le marché des Innocens va s’appeler marché Gisquet
et Compagnie.

.•. M. Marrast fait payer bien cher àM. Gisquet les fusils anglais!

.•. Il va paraître un pot-pourri sur l’affaire des pots-de-vin ; l’au-
teur doit découvrir le pot-aux-roses ; puisse-t-il, dans cette lutte d’un
pot de terre contre deux pots de fer, ne pas tomber dans le pot-au-
noir !

.-. Les armuriers de Saint-Etienne vont se faire naturaliser Anglais
pour obtenir des travaux du ministère français.

Modèle de Lettre.

Monsieur ***, à Londres.

La guerre pouvant éclater d’un jour à l’autre entre nos deux pays,
je vous prie de me vendre des armes pour vous battre. Je n’ai pas be-
soin de vous recommander le prix et la qualité, il est trop naturel que
vous me traitiez en ami.

Tout à vous,

.•. Depuis le procès de la Tribune, MM. Peyronnet et Polignac,
attendent une nombreuse société au château de Ham.

.•. Les ministres s’occupent d’une fournée de pairs. Us ont déjà la
main à la pâte. Quelle brioche nous allons voir !

Le Gérant, Gn. PIIILIPON.

IMPRIMERIE DE DEZ.AUCIIE, IUIE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N° H.
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