Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1831 (Nr. 10-61)

DOI Heft:
Numéro 58 (8 Décembre 1831) Planches 116, 117
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.13564#0289

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
461

LA CARICATURE.

462

n’est pas eontent. Pourquoi n’est-on pas content? parce qu’on souffre
et qu’on est vexé. Pourquoi est-on vexé? parce que le gouvernement

ne va pas. Pourquoi le gouvernement ne va-t-il pas? parce que.

Enfin, de conséquence en conséquence, cela vous mène au diable,
toujours à propos de clyssoirs.—Mais alors, en supposant que vous
eussiez raison, quels sont donc les sujets que vous nous permettriez ?
— Hé! mon Dieu! pourvu que vous ne parliez ni du roi, ni des
chambres, ni des ministres, ni des fonctionnaires, ni des événemens,
ni des clyssoirs , ni de quoi que ce soit, qui de près ou de loin puisse
rappeler le gouvernement, vous avez le champ libre, vous pouvez
dire tout ce qui vous passera par la tète.— Merci, M. Persil. —■
En un mot, faites de l’hi3toire ancienne. A cet égard, liberté sans
limites. Je consens à ce que vous fassiez toutes les plaisanteries
possibles sur sa majesté le grand Cyrus; je vous permets le mot
pour rire sur Salomon, le calembour?- sur Offris, le sarcasme contre
la tour de Babel, l’épigramme à propos du lac Mœris , le quolibet sur
Cléopâtre, la pointe contre les Pharaons, le jeu de mots contre les
Pyramides, l’allusion indirecte à l’Arche de Noé, et la dissertation sur
les causes du déluge. Enfin, je livre, pieds et poings liés, à vos verges
républicaines, tous les ministres de l’âge d’or....— Où il n’y avait pas
de ministres. — Pourquoi cela? — Parce qu’avec des ministres il n’y
eût pas eu d’âge d’or. — Je ne comprens pas. — Ce n’est pas ma
faute. — Au résumé, voilà ce que tout Français peut traiter comme
bon lui semble, pourvu toutefois.... Ah! oui, pourvu qu’il le fasse
honnêtement et sans aucune espèce d’application, même involon-
taire, aux circonstances présentes. -—- Hé bien ! soit! va pour l’his-
toire ancienne! car, aussi bien, la contemporaine m’ennuie fort 5 et s’il
m’était donné d’y toucher, Ce serait pour la changer de fond en comble,
du bas en haut. Puisque donc vous le permettez, M. Persil, j’aurai l’hon-
neur de parler, dans le numéro prochain , du grand roi Nabuchodo-
nosor, de cette puissante bête qui fut changée en....—Hé bien!
qu’est-ce que vous dites donc là? —• Oh! c’est juste, ma mémoire me
servait mal : De ce puissant monarque qui fut changé en bête. — A
la bonne heure : c’est plus vrai, plus naturel. —• Oui, n’cst-ce pas?...
Cela s’est vu. »

Dervili.e,

JHmtdjes.

— N» 116. —

l’ane chargé de reliques.

Un baudet chargé de reliques
S’imagina qu’on l’adorait :

Dans ce penser, il se carrait,

Recevant comme siens l’encens et les cantiques.
Quelqu’un vit l’erreur et lui dit :

Maître baudet, ôtez-vous de l’esprit
Une vanité si folle :

Ce n’est pas vous, c’est l’idole
A qui cet honneur se rend.

{Feu M. de La Fontaine.J

— N° 11T. —

ÉPISODE parlementaire.

Le Président du conseil.— « Regardons, Messieurs, autour de nous,
tout aspire au rétablissement de l’ordre.»

•—• Hum ! Hum !

Le Président. ■—- Plaît-il ?

— Oh! rien : Lyon est à feu et à sang.

Le Président... — «... Partout les esprits se calment... »

Un Commis voyageur. ■—• Le calme de la Vendée m’a coûté ma va-
lise et l’oreille gauche.

Le Président. — a... L’activité sociale recommence.... »

— Oh là ! oh là ! oh là là !

Le Président. ■— Plaît-il ?

— Oh! rien : la garde nationale empoigne , l’ouvrier assomme, et le
sergent de ville transperce.

Le Président. — « — Enfin , Messieurs, comme je vous disais
« donc, nous entrons dans cet avenir de liberté é?ale... »

Un Conspirateur de sept ans. — Monsieur le gouvernement, voulez-
vous , s’il vout plaît, me faire restituer papa , maman , mes trois frères
et ma bonne, qu’on a mis hier en prison pour avoir excité à la haine
et au mépris du télégraphe?

L’Huissier. —Silence, donc !

Le Président. — «... De liberté égale, paisible et féconde que nous
a promise la révolution. »


LE RÉVEIL.

Qui vous l’eût dit ! avant cette triste semaine
Paris était pour vous un bienheureux domaine.

Le sofa nonchalant vous avait assoupis ;

J,e salon sous vos pieds déroulait ses tapis ;

Comme l’avait dit Thiers, prophète de la Chambre ,

Les fleurs naissaient pour vous dans le mois de novembre^
Noyés dans vos fauteuils , le visage vermeil,

Vos yeux ternes encor d’un lubrique sommeil,

Sans souci pour le Rhin, ou la Loire, ou l’Ardèche,

Vous lisiez en riant la bénigne dépêche;

Puis au conseil, le soir, devant le Carrousel,

Votre orgueil se targuait du calme universel.

Plus de ces tristes nuits, où Paris sans lanternes
Entendait le tambour, ce tocsin des casernes ;

Le riant téléai.phe à Montmartre endormi,

N’avait, à son réveil, que des gestes d’ami.

Pour défendre le seuil de chaque ministère,

C’était assez pour vous qu’un garde sédentaire ,

Mariant la giberne à l’innocent briquet,

Balançât sur l’épaule un frauduleux G' quet.

Quel réveil ! Ils dormaient sur le roc ce Sisyphe !

Soudain le télégraphe, effrayant logogryphe,

Automate de l’air par novembre engourdi,

Tend ses liras torturés vers l’orageux midi ,
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen