Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
L'ALLEMAGNE
ET
LA RÉFORME

Si la Renaissance définit la façon de comprendre et d'exprimer
la vie dont les artistes italiens ont donné la formule, il est plus
difficile encore en Allemagne qu'en Flandre d'y rattacher le
mouvement qui, dès la fin du xive siècle, entraîne les esprits. Si la
Renaissance est l'affirmation d'un idéal nouveau exigeant que les
conquêtes compromises de l'intuition et de la foi soient soumises au
double contrôle de l'expérience et de la raison, il faut la reconnaître
dans le Nord comme dans le Sud. Elle est aussi partout — sauf en
France où l'originalité créatrice du peuple s'est manifestée deux siècles
plus tôt — la reprise victorieuse du tempérament national opposant
ses directions et ses méthodes à l'effort de nivellement que l'Église a
tenté. L'ouvrier allemand, instruit par le maçon et l'imagier de France,
ébloui par le peintre des Pays-Bas, conquis par le dessinateur et le
fresquiste italiens, arrive progressivement à la conscience de ses dons
et des besoins de sa race à peu près à l'heure où la Flandre et l'Italie
définissent leurs qualités et leurs désirs. Chacun saisit l'outil qui
s'adapte à sa main.
L'art gothique qu'oubliait la France, que l'Italie repoussait, que
la Flandre transformait lentement pour essayer, par Breughel, en

œ 139 —
 
Annotationen