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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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Nr. 2
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Berger, Georges: La théologie: peinture de M. Timbal, à l'église de la Sorbonne
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356

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’armes, mais que leur esprit d’aventures désignerait rarement pour porter
la responsabilité du chef d’armée. Une école reste sans chefs réels, quand
la grande peinture, celle qui interprète les poésies, les héroïsmes, les
nobles abstractions et les sublimes enseignements de l’histoire ou de la
religion, n’enfante plus de maîtres.

L’État, les municipalités et les fabriques encouragent, par quelques
commandes, les rares pinceaux que le grand art continue de tenter. Les
églises et les monuments de Paris recèlent, à côté des pages célèbres de
Delacroix, de Flandrin, de Baudry, de Lehmann et de Lenepveu, des
peintures honorables dues à des artistes éteints ou vivants. Le public
connaît à peine les noms de ces derniers; son indifférence en face
de compositions signées par Abel de Pujol, Drolling, Signol, Glaize,
MM. Jobbé-Duval, Mottez, Timbal et tant d’autres, l’empêche d’apprécier
la somme des études, des recherches, des efforts d’imagination dont ces
travaux sont le fruit. Avant tout jugement porté sur leurs œuvres, il
convient de rendre justice au courage de ceux qui luttent encore dans
l’arène où la palme du succès n’est pas décernée au nom du caprice et
de la mode, où le talent et la science cherchent à marcher unis aux
ordres de la pensée esthétiquement agissante.

M. Timbal a l’indépendance que donne la fortune; Part est son luxe
et sa passion. La recherche des beaux objets italiens du Moyen âge et de
la Renaissance, dont il avait su réunir une merveilleuse collection, peut
seule le distraire de ses travaux de peinture religieuse ; il est, à ses
heures, critique d’art. M. Timbal n’a pas la prétention d’occuper une
place considérable dans l’école contemporaine; il y tient le rang assigné
à tout artiste soucieux des leçons du passé. Son admiration pour les
grands génies qu’il a été connaître et étudier en Italie l’aide à s’avouer
que tout imitateur de ces géants devient leur victime ; il est résigné à son
sort. Ses importantes compositions de la chapelle de Sainte-Geneviève, à
Saint-Sulpice, sont traitées dans le style des belles fresques florentines
de la chapelle Brancacci; les expressions y sont vraies, mais le mouve-
ment y paraît supprimé au profit d’une dignité qui n’est pas dans le
caractère de tous les personnages.

M. Timbal vient de terminer son œuvre la plus sérieuse, dans l’église
de la Sorbonne, sur la paroi de fond placée derrière le marbre funéraire
du cardinal de Richelieu. Il avait à représenter la Théologie. Le lieu et
le titre du tableau évoquent immédiatement le souvenir de cette pléiade
de théologiens qui, pendant huit siècles, furent les champions du galli-
canisme. M. Timbal semble n’avoir pas voulu spécialiser son sujet ; sa
composition réunit les principaux chefs de la théologie positive et sco-
 
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