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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0791

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BIBLIOGRAPHIE

J.-F. MILLET

SOUVENIRS DE BARBIZON, PAR M. ALEXANDRE P1ÉDAGNEL 1

$

de trouver

illet ne fut pas seulement un grand peintre, ce fut un
parfait homme de bien ; s’il compta beaucoup d’admira-
teurs et peu d’amis, c’est que ses œuvres seules pas-
sèrent sous les yeux du public. L’homme vécut ignoré
dans la solitude qu’il s’était choisie, et que remplis-
saient à son gré les douces joies de la famille et un
travail assidu devant la nature, son modèle de prédilec-
tion.

Nous connaissons maintenant dans les moindres dé-
tails la vie de cet artiste puissant et original, grâce surtout aux indiscré-
tions bienveillantes de l’un de ses amis qui a pu l’étudier et l’aimer à loisir
sous les ombrages de Barbizon où le peintre avait planté sa tente. Le livre
de M. Piédagnel est sincère et ému ; on y sent une admiration sans bornes
pour le héros.

Le récit de cette vie patriarcale de l’un des plus grands artistes con-
temporains étonne autant qu’il charme : il est si rare à notre époque
une parfaite similitude entre l’homme et son œuvre. Dans Millet, l’intel-

ligence,

la main et le cœur sont bien les organes d’une môme individualité : tous

s’emploient au môme but qui est de célébrer les grandes œuvres de la nature,
l’homme et le sol qui le porte.

Derrière le rural on devine cependant un lettré, et personne ne sera surpris
d’apprendre que cet homme des champs faisait ses délices des éternels poëmes inspi-
rés par la beauté dont il était épris. « Ses livres favoris, nous dit M. Piédagnel,
étaient la Bible, les œuvres de Théocrite, qu’il préférait même à son cher Virgile, et
celles de Shakespare, de Chateaubriand, de Victor Hugo et de Bernardin de Saint-
Pierre. » On l’avait deviné : où donc, en effet, avait-il appris les secrets de la mise
en scène, et l'art de faire image qu’il possédait si bien? Les silhouettes de ses
paysans, dJune si -Gère tournure dans leur héroïque simplicité, il les voyait dans la

1. Un volume petit in-4, papier de Hollande. Cadart, éditeur à Paris, 1876.
 
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