L’ATELIER DE BENVENUTO GELLINI
EN 1538
L’Archivio criminelle de Rome possède une
quantité de feuilles volantes sur lesquelles on
rencontre parfois les indications les plus pré-
cieuses pour l’histoire de l’art. L’une d’elles m’a
déjà fourni l’inventaire de Michel-Ange, publié
dans l’ouvrage de M. Gotti; en continuant le
classement de ces pièces, je viens d’en découvrir
une autre qui pourra présenter quelque intérêt
aussi. C’est l’inventaire, dressé au mois d’oc-
tobre 1538, de tous les meubles, ornements,
bijoux et matières précieuses qui remplissaient
la boutique et la maison de Benvenuto au
moment de son incarcération dans le fort Saint-
Ange.
On sait que notre artiste fut arrêté non pas
à cause du meurtre de l’orfévre Pompeo de
Capitaneis, — il avait reçu sa grâce pour ce
crime, — mais parce qu’on le soupçonnait
d’avoir dérobé quelques-uns des joyaux des tiares que Clément YI1
l’avait chargé de démonter et de fondre pendant le siège de Rome.
L’inventaire qu’on va lire, et qui a été dressé sur l’ordre du gouverneur
de la ville, semble avoir été fait en vue de découvrir des traces de ce
prétendu larcin.
Malgré la sécheresse de ce document on y trouve quelques données
nouvelles sur les travaux du célèbre statuaire-orfèvre. 11 y est question
d’une médaille d’or avec un Mars, d’un portrait en plomb du roi de
France, d’une médaille en argent du pape Jules, d’une médaille d’or
avec un taureau, d’un petit meuble orné de nombreuses figures et de
différentes œuvres dont on ne connaissait pas l’existence jusqu’ici. Elles
EN 1538
L’Archivio criminelle de Rome possède une
quantité de feuilles volantes sur lesquelles on
rencontre parfois les indications les plus pré-
cieuses pour l’histoire de l’art. L’une d’elles m’a
déjà fourni l’inventaire de Michel-Ange, publié
dans l’ouvrage de M. Gotti; en continuant le
classement de ces pièces, je viens d’en découvrir
une autre qui pourra présenter quelque intérêt
aussi. C’est l’inventaire, dressé au mois d’oc-
tobre 1538, de tous les meubles, ornements,
bijoux et matières précieuses qui remplissaient
la boutique et la maison de Benvenuto au
moment de son incarcération dans le fort Saint-
Ange.
On sait que notre artiste fut arrêté non pas
à cause du meurtre de l’orfévre Pompeo de
Capitaneis, — il avait reçu sa grâce pour ce
crime, — mais parce qu’on le soupçonnait
d’avoir dérobé quelques-uns des joyaux des tiares que Clément YI1
l’avait chargé de démonter et de fondre pendant le siège de Rome.
L’inventaire qu’on va lire, et qui a été dressé sur l’ordre du gouverneur
de la ville, semble avoir été fait en vue de découvrir des traces de ce
prétendu larcin.
Malgré la sécheresse de ce document on y trouve quelques données
nouvelles sur les travaux du célèbre statuaire-orfèvre. 11 y est question
d’une médaille d’or avec un Mars, d’un portrait en plomb du roi de
France, d’une médaille en argent du pape Jules, d’une médaille d’or
avec un taureau, d’un petit meuble orné de nombreuses figures et de
différentes œuvres dont on ne connaissait pas l’existence jusqu’ici. Elles