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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0610

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BIBLIOGRAPHIE

L’ART ET L’ARCHÉOLOGIE 1

M. Ernest Yinet, le savant bibliothécaire de l’École nationale desBeaux-Arts, a recueilli
sousce titre d’une généralité un peu vague peut-être un certain nombre d’articles restés
épars jusqu’à ce jour dans le Journal des Débats et dans diverses revues, notamment
dans la Gazette des Beaux-Arts : nés, pour la plupart, de ce qu’on pourrait appeler
l’actualité archéologique, écrits pour annoncer au public lettré quelque intéressante
découverte ou lui faire connaître les travaux de l’érudition française et étrangère, tous
ces morceaux se suivent en se prêtant les uns aux autres une lumière mutuelle; ainsi
groupés, ils forment une sorte d’historique des progrès accomplis chez nous et chez nos
voisins depuis près d’un demi-siècle.

Comme le remarque judicieusement l’auteur dans un aperçu éloquent sur l’œuvre
de M. Yitet, on naît critique d’art comme on naît poète : le goût, le tact, la justesse du
coup d’œil sont autant de qualités que l’éducation développe, mais qu’elle ne saurait
donner, si le naturel n’y est pas; pour parler judicieusement des choses de l’art et pour
apprendre aux autres à les apprécier, il faut, avant tout, les avoir aimées de soi-mème
et comme par un secret instinct; vainement on raisonnera delà beauté, si on ne l’a pas
sentie; les arguments les plus serrés et les plus nourris ne vaudront jamais une parole
émue, un mot venu de l’âme. Il est bien évident, d’autre part, que l’amour du beau
ne saurait suffire à guider l’intelligence dans l’appréciation éclairée d’un tableau ou
d’une statue; des études spéciales sont nécessaires, initiation lente, sans laquelle les
plus heureuses vocations demeureraient stériles; c’est seulement par la comparaison
des produits de l’art entre eux, c’est en examinant les différences qui les séparent, les
points invariables qui les rapprochent, selon la diversité des temps et des époques; c’est
en reliant leur histoire à celle de l’humanité que l’esprit, naturellement porté vers de
telles occupations, arrivera à saisir des nuances qui ne l’avaient pas frappé tout d’a-
bord, à percevoir des détails dont il n’avait pas même soupçonné la portée, à se péné-
trer enfin de ce qui constitue l’éternelle beauté; et, dans cette science inconsciente, il
trouvera alors une source d’ineffables jouissances.

Ce sont ces dons spontanés, cultivés par une enthousiaste et constante application,
qui assignent à M. Vinet. une place à part part parmi les écrivains contemporains; il
voit, il croit, il sait aussi. Chez lui, le savoir, il est vrai, n’est qu’un instrument, non
un but; il ne l’a recherché que pour être plus sûr de lui-même, afin d’entrer plus avant
dans la connaissance des choses vers lesquelles il se sentait secrètement attiré; mais
s’il y a recours quelquefois, comme pour réfuter M. do Saulcy dans ses assertions sur

1. Un volume in-8o, à la librairie académique Didier.
 
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