GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
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nales de 1621 et 1626, mais sur l’édition de 1631, certainement revue
par le Garde des sceaux après sa disgrâce. En dehors de traductions nou-
velles, qui, si elles sont toujours possibles, sont au moins toujours difficiles,
ils ont bien fait de choisir celle-là, dont la langue, d’autant plus remar-
quable qu’elle est antérieure au Discours sur la Méthode et aux Pro-
vinciales, est d’une fermeté simple, d’une clarté et d’une dignité qui lui
méritaient bien cette distinction.
Avec elle, et dans le même sens, je ne connais même que deux
autres traductions françaises qui soient sur le même rang.
L’une est la traduction anonyme que M. Adolphe Hatzfeld, après en
avoir acquis par hasard le manuscrit à Poitiers dans une masse de livres
vendus à vil prix, a imprimé pour la première fois à Paris chez l’écliteur
Adrien Leclère, en 1869, et je la cite d’autant plus qu’elle n’est pas
encore connue comme elle le mérite. Elle est du dernier tiers du
xvne siècle et sa langue est d’une sobriété fidèle, d’une force et d’une
tenue de grand style, qui viennent peut-être d’une plume de Port-Royal,
aussi personnellement modeste qu’elle est d’une élévation et d’une pureté
parfaites, ce qui serait depuis longtemps reconnu et apprécié si cette
traduction ne s’était pas trouvée rester aussi longtemps inédite.
L’autre, et tout le monde l’a nommée, est celle du vieux Corneille.
Ce n’est pas une traduction véritable. Chaque chapitre devient une ode
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nales de 1621 et 1626, mais sur l’édition de 1631, certainement revue
par le Garde des sceaux après sa disgrâce. En dehors de traductions nou-
velles, qui, si elles sont toujours possibles, sont au moins toujours difficiles,
ils ont bien fait de choisir celle-là, dont la langue, d’autant plus remar-
quable qu’elle est antérieure au Discours sur la Méthode et aux Pro-
vinciales, est d’une fermeté simple, d’une clarté et d’une dignité qui lui
méritaient bien cette distinction.
Avec elle, et dans le même sens, je ne connais même que deux
autres traductions françaises qui soient sur le même rang.
L’une est la traduction anonyme que M. Adolphe Hatzfeld, après en
avoir acquis par hasard le manuscrit à Poitiers dans une masse de livres
vendus à vil prix, a imprimé pour la première fois à Paris chez l’écliteur
Adrien Leclère, en 1869, et je la cite d’autant plus qu’elle n’est pas
encore connue comme elle le mérite. Elle est du dernier tiers du
xvne siècle et sa langue est d’une sobriété fidèle, d’une force et d’une
tenue de grand style, qui viennent peut-être d’une plume de Port-Royal,
aussi personnellement modeste qu’elle est d’une élévation et d’une pureté
parfaites, ce qui serait depuis longtemps reconnu et apprécié si cette
traduction ne s’était pas trouvée rester aussi longtemps inédite.
L’autre, et tout le monde l’a nommée, est celle du vieux Corneille.
Ce n’est pas une traduction véritable. Chaque chapitre devient une ode