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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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Nr. 3
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Duplessis, Georges: La collection de M. Camille Marcille
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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0454

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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d’un maître de l’École française, viennent s’en joindre d’autres qui sont
particulières à Prud’hon : il se plaît à exprimer la jeunesse sous ses aspects
les plus séduisants, et il pousse le sentiment de l’expression jusqu’aux
limites extrêmes, sans jamais s’éloigner d’une réalité poétique, mais
vraie; son crayon ne s’applique pas à tracer un contour sec et rigide; à
l’aide d’un modelé précis et savant, il accuse la forme de chaque être
qu’il invente et noie dans une atmosphère douce les scènes que son ima-
gination a conçues, que son cerveau a rêvées.

Les deux dessins de Marilhat que M. Marcille conservait précieuse-
ment dans sa collection seraient dignes de figurer dans notre musée du
Louvre. Ce sont de véritables cartons exécutés avec une telle précision
que le maître n’eut plus qu’à les copier le jour où il transporta sur toile
les compositions auxquelles il les destinait, une Marche de Nubiens dans
le désert et Y Embuscade des Nubiens. Ces études, qui attestent la con-
science que mettait Marilhat à tout ce qu’il faisait et le respect qu'il avait
pour son art, accusent en même temps une habileté à rendre la ligure
humaine et les animaux qui lui assurent une place hors ligne dans l’école
contemporaine des paysagistes. Plusieurs fort beaux croquis de Géricault
pour le Naufrage de la Méduse et pour la Course de chevaux libres dont
nous avons signalé plus haut deux esquisses peintes initient également
le public artiste aux travaux préparatoires auxquels se livrait Géricault
avant d’arrêter définitivement une composition qu’il avait résolu de
peindre. Souvent dans ces tentatives préliminaires, dans ces essais faits
dans le silence de l’atelier et non destinés à être vus, les qualités de
l’artiste se manifestent d’une façon plus appréciable que dans les pein-
tures qu’il livre au jugement de la critique; souvent aussi, et c’est le
cas pour Géricault, on retrouve dans ces projets plusieurs compositions
que l’artiste n’eut pas le temps d’exécuter et qu’il est curieux de con-
naître pour se rendre un compte exact de ce qu’il eût été capable de faire
si la mort n’était venue le surprendre à un âge où il n’avait pu encore
donner la mesure exacte de son talent.

Nous aurons terminé la tâche que nous avons entreprise lorsque nous
aurons appelé l’attention sur deux croquis de M. Ingres, le Portrait de
Msr de Pressigny et Françoise de Rimini qui furent tous deux exécutés
à Rome en 1816. Le portrait de M^r de Pressigny a été gravé à l’eau-forte
par le maître lui-même; le croquis du célèbre tableau légué par M. Tur-
pin de Crissé au musée d’Angers provient de la collection de M. Artaud,
secrétaire d’ambassade, à qui M. Ingres l’avait donné. C’est à la vente
de ce diplomate, ami des arts, que M. Marcille père avait acquis ces deux
dessins qui témoignent du culte de M. Ingres pour la beauté, de son
 
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