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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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Nr. 4
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Gonse, Louis: La galerie de M. Schneider, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0549

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528

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

encore clans leurs dessins, ce sont les deux Van de Velde. On connaît les
délicieuses marines de Guillaume, ces lavis légers qui valent des pein-
tures : M. Schneider en possédait d’excellentes. Les études d’Adrien sont
plus rares et d’un intérêt plus varié. Où rencontrerait-on une aqua-
relle plus délicate, plus lumineuse, traduisant avec une plus juste
expression la nature champêtre, que ce merveilleux paysage avec ani-
maux, représentant la campagne des environs d’Utrecht et connu sous
le nom du Champ cle labour? Et dans l’œuvre si abondant de Berchem,
quel pendant trouverait-on à ce Marchand de bestiaux, signé et daté
de 1657, et gravé par Major d’un burin si ferme et si habile? Ne sont-ce
pas des morceaux de haute curiosité, pour le précieux et le fini de la
facture, pour la délicatesse du coloris et l’importance de la composition,
que ce grand Paysage historique, de Moucheron, et cette Vue de ville,
si curieuse et si rare, signée I. II. Prias F. 1791, toutes deux à l’aqua-
relle, ou mieux encore cette Vue du marché au poisson à Venise, — ce
joli coin si pittoresque, avec la montée du Bialto en perspective — par
le Canaletto, dessin à l’encre et au lavis, qui a toute la valeur d’un tableau
terminé? Si vous préférez les œuvres de style, voici une Vue de rivière,
de Cuyp, et une Marine au soleil couchant, de notre Claude, qui sont
delà plus grande beauté, et cinq Van Dyck, dont trois de premier ordre,
le Martyre d’un saint, à la plume, lavé de sépia et d’aquarelle, d’un
finie d’exécution splendide, le Portrait de Seghers, gravé par Pontius,
et un Portement de croix, énergique et fier.

Voici enfin deux œuvres du xvie siècle d’un haut intérêt. Nous les
reproduisons ici. C’est le Portrait de l’empereur Maximilien, par Lucas
de Leyde, dessin à la plume qui a été gravé, croyons-nous, et qui est
aussi achevé et aussi ferme de travail que les estampes du maître, et
un Portrait d’homme, de même nature, que le catalogue porte au nom
d’Albert Durer et ?|ue nous sommes bien plutôt tenté d’attribuer à un
artiste de l’école d’Augsbourg, comme Burgmair ou Schaulfelein.

Telle est dans ses traits généraux et, à notre grand regret, trop
rapidement indiqués, l’admirable collection laissée par M. Schneider. Un
ensemble de cette perfection ne se reformera plus. Aussi ne pouvons-
nous terminer cette courte revue sans exprimer le sentiment de tristesse
qui nous serre le cœur à la pensée que la plupart de ces merveilles vont
certainement quitter la France et se disperser aux quatre vents du ciel,
heureux encore s’il nous est permis de les retrouver un jour à Londres
ou à Bruxelles. Que fera notre pauvre Louvre? rien, hélas! et l’Hob-
bema, le Rembrandt et les Teniers nous échapperont à jamais.

LOUIS GONSE.
 
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