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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0616

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592

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

crois, avec raison, contrairement à l’avis émis par M. Coquart dans son mémoire, que
la toiture conique qui couvrait l’édifice était en bois.

L’intérêt de ce temple circulaire est d’autant plus grand que la date peut en être
fixée avec une rigoureuse précision et que la construction s’en rattache à des événe-
ments historiques. En effet, au milieu des ruines ont été trouvés deux fragments d’une
inscription gravée sur l’architrave, et qui peut être restituée d’une manière certaine :

« La reine Arsinoé, fille du roi Ptolémée [/ler Soter], femme du roi Ptolémée
[11e Philadelphe], aux Grands-Dieux, en exécution d’un vœu.»

Cette Arsinoé est la célèbre reine dont il existe des médailles si belles et si recher-
chées des numismates.

Après la mort de son premier mari, Lysimaque (281), elle épousa Ptolémée Céraunos,
le conquérant de la Macédoine. Menacée de mort par lui, elle dut bientôt après
s’enfuir à Samothrace, d’où, en 279, elle se rendit à Alexandrie; là elle épousa son
frère Ptolémée Philadelphe en 276. Elle mourut quelques années avant son troisième
mari, décédé en 247. L’exécution du vœu qu’elle avait fait en 280 dût suivre de près
son mariage avec le roi d’Égypte. La rotonde date donc probablement de 276 à 270.
En tout cas elle ne peut être postérieure à 250.

L’ouvrage des savants Autrichiens se divise en trois parties :

Élude archéologique, par M. A. Conze;

Restauration du temple dorique, par M. A. Hauser;

Restauration de la rotonde, par M. G. Niemann.

Ces trois parties sont accompagnées de 72 planches, faites par le procédé héliogra-
phique d’Obernetter, et comprenant d’excellentes reproductions de photographies des
sculptures et des murs cyclopéens, et des fac-similé beaucoup moins réussis do
dessins d’architecture.

Il va sans dire que le travail de M. Conze est excellent. L’éminent professeur de
l’université de Vienne s’est placé dès longtemps aux premiers rangs parmi les archéo-
logues. A l’étendue des connaissances et à l’amour obstiné du travail qui caractérisent
l’érudition allemande, il joint une rectitude de jugement, une sobriété de science et
une clarté d’exposition dont on regrette trop fréquemment l’absence dans les ouvrages
souvent hâtifs, mal digérés et pédantesques de ses compatriotes. Je regrette de ne
pouvoir adresser de même des éloges sans réserves à ses collaborateurs, MM. les
architectes Hauser et Niemann. Leurs restaurations, consciencieuses et instructives,
pèchent par une certaine lourdeur de dessin : le procédé d’Obernetter ne les a pas
d’ailleurs flattées. Évidemment l’enseignement de l’architecture en Allemagne ne
peut soutenir la comparaison avec celui de notre École des Beaux-Arts, complété par
quatre ans d’études sérieuses à Rome. Aussi est-il infiniment regrettable que les res-
taurations de nos pensionnaires de la Villa Médicis restent inédites, et par suite
inconnues de l’étranger et non avenues pour la science.

Le luxe typographique des Recherches à Samothrace fait honneur à 1 éditeur
Gérold et à l’imprimerie de Vienne.

o. u.

Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GO N SE.

F A Kl S. — J. CLAIE, IMPRIMEUR, 7, RUE SAINT-lïENOIT. — [44SJ
 
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