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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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Nr. 5
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Clément de Ris, Louis: Musée de Colmar: le musée de Colmar: Martin Schöngauer et son école; notes sur l'art en Alsace, par M. Charles Goutzwiller
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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0676

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

banc à hauteur d’appui. Elle porte une robe rouge doublée et bordée de
petit-gris, et recouverte d’un manteau également rouge du même ton
que la robe. Sur le bras gauche elle tient l’enfant Jésus nu, vu de face,
qui lui passe le bras droit autour du cou. Autour de la tête de la Vierge

un nimbe doré dans lequel on lit : Me credes genito tuo et scis fi.Au-

dessus deux angelots voltigeant, vêtus de robes bleues, ailes vert foncé,
soutiennent une couronne d’orfèvrerie délicate et compliquée où sont
enchâssées des pierres précieuses. Derrière la Vierge, sur des palissades
courent des branches de rosiers, chargées de feuilles et de fleurs et
animées par une quantité de rouges-gorges, de roitelets, de mésanges et
de fauvettes. A ses pieds un gazon piqueté de fleurettes et de fraises.
Fond d’or gauffré.

Les mains sont longues, fluettes, cassées aux phalanges, les doigts
posés d’une façon assez prétentieuse. La tête, large aux tempes et aux
mâchoires, s’amincit au menton et présente une ressemblance assez
marquée avec la forme des têtes de Vierges des gravures de Martin
Schôngauer. La couleur belle et vigoureuse n’atteint cependant ni à
l’intensité ni à la douceur de celle de l’École flamande du même temps.
Il en est de même du dessin. Au premier abord on est disposé à regar-
der cette belle figure comme une œuvre flamande de la seconde moitié
du xve siècle; mais en l’examinant avec plus d’attention, à certaines
crudités de ton, à une pureté de dessin moins rigoureuse, à des lignes
exubérantes, à des contours moins simples, on songe à l’École de Co-
logne. C’est ce mélange, c’est cette hésitation entre deux manières bien
tranchées qui font admettre cette œuvre comme un Martin Schôngauer.
Il est tout simple que le style de cet artiste, Allemand d’origine et d’édu-
cation et ayant étudié chez un Flamand, ait gardé trace de ces deux
influences.

En 1862, un chanoine dont j’ignore le nom, et qui voulut bien me
faciliter l’accès du tableau, m’assura que le revers portait une inscrip-
tion datée de 1/|73. Je n’ai pu vérifier le fait dont je ne garantis pas
l’exactitude.

Quatre tableaux au musée offrent évidemment des points de simili-
tude avec la Vierge encadrée de roses et justifient l’attribution à Martin
Schôngauer, sans que toutefois on puisse l’affirmer d’une façon catégo-
rique ; ces rapports pouvant résulter aussi bien d’une influence générale
d’époque et d’école que d’une exécution identique. Il s’agit de deux
volets peints sur les deux faces et représentant d’un côté : la Sainte
Vierge adorant VEnfant Jésus et Saint Antoine; de l’autre : l’Ange Ga-
briel et la Sainte Vierge. MM. Waagen, Passavant, Goutzwiller, n’hésitent
 
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