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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 13.1876

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Nr. 6
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Yriarte, Charles: Le Salon de 1876
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https://doi.org/10.11588/diglit.21843#0749

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720

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ainsi la partie surnaturelle du tableau et à l’affirmer vivement. Il y a
beaucoup à louer dans cette œuvre-là. Le peintre, d’un réel talent, ainsi
qu’on peut s’en convaincre par VHomère mendiant, ne secoue peut-être
pas assez les influences de ses trois maîtres, Gleyre, Gérôme et Signol.

M. Gustave Doré mériterait une page entière et serait un thème com-
mode pour un écrivain qui parle d’art. 11 a derrière lui une produc-
tion énorme et personne ne lui conteste une extraordinaire intuition.
Aujourd’hui même, dans Y Entrée de Noire-Seigneur Jésus-Christ à
Jérusalem, formidable toile destinée sans doute à faire pendant à celles
que nous avons vues exposées à Londres, il y a des progrès et une
recherche d’exécution dans quelques figures agenouillées du premier
plan. L’exécution du cadre architectural de cette toile nous semble tout
à fait en désaccord avec la conception colorée du tableau; ce n’est pas
là un détail, c’est un fond et un cadre, et il est impossible qu’ils parlent
aussi haut dans le concert.

M. Bin est de ceux- dont on doit suivre les efforts. Je regrette que
dans son plafond destiné à la Légion d’honneur il ait eu la fantaisie
d’opposer aux figures allégoriques de Y Harmonie cet orchestre de pages
et de musiciens, qui ne se relient pas à la composition et ne la coupent
pas non plus hardiment, à la façon de Véronèse ou de Tiepolo. M. Maze-
rolle est dans un art tout de convention, et quand on connaît son but on
lui donne son suffrage. Son modèle de tapisserie pour les Gobelins, La
Filleule des Fées, est bien dans les données de cet art spécial. Peut-être
l’architecture des fonds joue-t-elle encore un rôle trop important et
appartient-elle à une époque définie qui a le tort de donner un cadre
exact à une féerie.

M. Lematte est un prix de Rome de 1870, il a donné cette année une
grande page, Oreste et les Furies, qui reste dans les conditions d’un
envoi, mais qui atteste chez cet artiste une certaine foi et de belles ten-
dances. C’est un peu poncif comme esprit, d’une exécution plus chaude
que le classique vulgaire et mitigée par l’influence de ceux qui ont trans-
formé l’école où, tout d’un coup, des personnalités tranchées se sont
épanouies avec une sorte de violence, comme cette Heur des tropiques
la Victoria Regina, qui s’ouvre avec une détonation. Une fois dégagé,
M. Lematte devra donner une œuvre plus personnelle, car il a une ten-
dance à faire grand. Je veux signaler Y Hymne au créateur de M. Adrien
Marie, et Saint Jean le Précurseur et Y Oracle des champs de M. Léon
Perrault, qui a déjà donné des preuves de talent. L’Oracle des champs
notamment est d’un sentiment excellent, d’une belle ligne et même
d’une agréable coloration; c’est d’un poète et d’un peintre. M. Ferrier
 
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