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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Mantz, Paul: Rubens, 9
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0035

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ensemble, mais en même temps. Un peu errants, selon les caprices du
prince qui les employait, ils jouèrent d’abord au chassé-croisé, et ce n’est
pas sans peine qu’ils se rejoignirent. Ils ont pu se rencontrer d’abord
chez Vincent de Gonzague, et ensuite à Rome pendant l’été de 1607 ;
mais le hasard des voyages les avait bientôt séparés. Ils n’étaient pas,
d’ailleurs, de la même école , François Porbus ayant toujours tenu poul-
ies patientes méthodes du xvlc siècle, et s’étant montré indifférent aux
fanfares nouvelles. Toutefois, Rubens qui, lui aussi, avait été un scrupu-
leux, sinon un timide, estimait Porbus, et, par une singulière fortune, il
allait utiliser plusieurs des types que le peintre avait reproduits d’un
pinceau si véridique et si hostile aux mensonges de l’ombre.

A l’heure de la mort de Porbus, Rubens était depuis quelque temps à
Paris. On a essayé de préciser la date de cette première visite, qui fut
très courte. Dans l’excellent travail que la Gazette s’honore d’avoir
publié, M. Armand Baschet parlait du mois de février 1622. Une pièce
récemment découverte par M. Eugène Müntz nous permet de serrer la
difficulté de plus près. Notre collaborateur a trouvé, à Rome, quelques
lettres inédites adressées par Peiresc au jurisconsulte Jérôme Alean-
der. Ue 11 janvier 1622, Peiresc écrit à son correspondant : Ilabbiano
qui adesso il Sigr. Pietro Paulo Rubens, piltore eccellentissimo, venuto
per le pitture délia Regina madré nel suo nuovo palazzo U Ce texte, qui
fixe définitivement aux premiers jours de janvier l’arrivée de Rubens à
Paris, est confirmé par d’autres témoignages. Et tous sont curieux en ce
sens que, s’ils parlent du voyage, ils disent aussi quel en était le but.
Dans une lettre du 11 février, Brueghel de Velours donne des nouvelles
de celui qu’il appelait son secrétaire, parce que, dans ses complaisances
amicales, Rubens tenait volontiers la plume aux lieu et place du paysagiste
désorienté par les exigences de l’orthographe. Mio secretario Rubens sla
in Francia, écrit-il, et il ajoute : la Regina Mader del re ha fabricato
un pallatio e desideroso d’ornaro de quadri de Rubens1 2.

Nous l’avons dit, ce premier voyage fut de courte durée; deux mois
environ. C’est Peiresc cpii, dans une lettre du 26 février, nous annonce
le départ de l’artiste. Cette lettre est connue, mais elle montre si bien
que Rubens était le plus aimable des hommes, qu’il est impossible de n’en
pas citer quelques mots. Peiresc remercie Gevaerts de lui avoir procuré
« la bienveillance de M. Rubens », et il regrette de ne pouvoir « célé-
brer dignement l’éminence de sa vertu et de ses grandes parties, tant en

1. Courrier de VArt, 12 septembre 1882.

2. G. Orivelli, Giovanni Brueghel, Milan, 1868, p. 283.
 
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