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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Mantz, Paul: Rubens, 9
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0040

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RUBENS.

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fenêtres ainsi que les deux extrémités de la galerie. L’ensemble compre-
nait vingt et une compositions, plus les portraits de François de Médicis,
père de la reine, et de Jeanne d’Autriche, sa mère, destinés à figurer sur
les portes; enfin la cheminée devait être décorée de l’effigie de Marie de
Médicis, représentée en Pallas, le casque en tête et tenant d’une main un
sceptre, de l’autre une statuette de la Victoire.

De retour à Anvers avant le 26 février, Rubens commença ses
esquisses. Il consacra à ce travail tout l’été de 1622. II lui fallait des
renseignements. Les allégories à la mode devant jouer un rôle dans
son thème, il écrit à Maugis, le 1er août, pour lui demander « le signe
qui dominoit à la naissance de la Royne, et si elle étoit née de jour ou
de nuit h » Une autre fois — on le sait par la réponse de l’abbé de Saint-
Ambroise, — Rubens, qui n’a point connu Henri IV et qui ne sait pas
bien comment était la reine au temps de sa jeunesse, a besoin de portraits
authentiques. Claude Maugis promet do lui envoyer « la teste du roy des-
funt, en plâtre bien faicte, qui aura été moulée sur le naturel », et aussi
un moulage de la tête de la reine mère, d’après un modèle « de
maistre Barthélémy Prieur, qui estoit bon sculpteur ». Pour cette époque,
beaucoup de lettres de Rubens ont été perdues. Si l’on en pouvait re-
trouver quelques-unes, on verrait sans doute que cet improvisateur était
sérieux et que, même au point de vue iconographique, il voulait bien
faire.

Pendant que Rubens travaillait à ses esquisses avec cette belle ardeur
dont elles portent la trace lumineuse, un bruit sinistre se répand à An-
vers et arrive jusqu’à Paris. Des gens bien informés assurent que Rubens
est mort, et voilà Peiresc et Maugis en proie à l’émotion la plus vive.
Comme toujours, les conteurs de fausses nouvelles avaient été les vic-
times de leur imagination ou de leur crédulité. 11 s’était pourtant passé
quelque chose d’anormal. Au mois d’avril, la vie de Rubens avait été
menacée par un fou. Grosse affaire pour les braves Anversois, qui n’en-
tendent pas qu’on touche à leur glorieux concitoyen ou qu’on vienne le
troubler dans la paix de son travail! Ils invoquent en sa faveur la vigi-
lance du bourgmestre. Ce bourgmestre, c’était Rockox, un grand ami
de Rubens. Mais Rockox refuse d’intervenir, trouvant sans doute l’agres-
sion peu sérieuse. Les bourgeois d’Anvers, abandonnés par leur protec-
teur naturel, adressèrent alors au président du Conseil privé une requête

\. Cette lettre n’est pas dans le Rubensbriefe de Rosenberg. Nous ne la connais-
sons que par l’extrait qu’en donne Clément de Ris dans son étude sur Claude Maugis.
L’original serait conservé avec les papiers de Peiresc à la bibliothèque de Carpentras.
{Les Amateurs cl’autrefois, 1877,11
 
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