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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Le Bon, Gustave: Les arts arabes, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0074

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LES ARTS ARABES.

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Céramique. — L’emploi de faïences recouvertes d’un émail poly-
chrome est très ancien. On les retrouve, en effet, dans les ruines des an-
ciens palais de la Perse. Les Arabes en firent bientôt lisage pour orner
les mosquées, au lieu de mosaïques, procédé de décoration d’une exécu-
tion beaucoup plus longue et beaucoup plus difficile. Leurs plus anciennes
mosquées, celles de Cordoue, de Kairouan, etc., contiennent des échan-
tillons divers de faïences coloriées. 11 en fut bientôt de la céramique
comme de l’architecture. Après avoir emprunté à d’autres peuples les
procédés techniques d’exécution, ce qui concerne le métier proprement
dit, les Arabes surent créer, surtout en Espagne, des œuvres artistiques
d’une originalité frappante et d’une perfection qui n’a pas été dépassée.

L’usage des poteries émaillées remonte, chez les Arabes d’Espagne,
au x° siècle. Ils possédaient des fabriques célèbres qui envoyaient leurs
produits dans le monde entier. Nous avons vu de magnifiques plaques
de revêtement en faïences émaillées à reflet métallique du xme siècle,
qui ont, avec les produits que les Italiens désignèrent plus tard sous le
nom de majoliques, une analogie frappante. Le mot même de majolique,
dérivé sans doute de Majorque, où se trouvait une importante fabrique
musulmane, a fait généralement admettre que les procédés de fabrica-
tion furent empruntés aux Arabes.

Le spécimen le plus connu de la céramique arabe est le vase de l’Al—
hambra. Ce beau vase, de 1”,35 de hauteur, est recouvert de dessins
bleus et or sur fond blanc jaunâtre : on y voit des arabesques, des in-
scriptions et des animaux fantastiques rappelant des antilopes. Sa forme
a ce cachet d’originalité propre à toutes les œuvres d’art des Arabes.

Les plus importants centres de fabrication de la céramique arabe se
trouvaient dans les royaumes de Valence et de Malaga. C’est dans cette
dernière ville, écrivait le voyageur arabe Ibn Batoutah, en d 350, « qu’on
fabrique la belle poterie ou porcelaine d’or que l’on exporte dans les con-
trées les plus éloignées ».

Une des plus célèbres fabriques de poterie était celle de Majorque.
Elle devait être fort ancienne, puisque la conquête de cette île par les
chrétiens remonte à 1230.

Lorsque les Arabes furent expulsés de l’Espagne, l’industrie des
faïences, de même d’ailleurs que toutes les autres industries, tomba
rapidement. « Aujourd’hui, dit M. du Sommerard, la production est
nulle, et les fabriques ne font que de grossiers ustensiles de ménage ».

On a découvert en Sicile des faïences qui ont fait supposer que les
musulmans y avaient créé quelques fabriques ; mais les échantillons
retrouvés les rapprochent davantage de l’art persan que de l’art arabe,
 
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