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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
germinal, an IV, sa véritable mention de provenance, quand cet anonyme
fut reconnu pour une sorte de double de son premier buste de Mignard.
Aux deux œuvres, évidemment imitées l’une de l’autre, il assigna en
vertu de leur analogie un même lieu d’origine ; et il écrivit dans son
catalogue de l’an V : « N° 293. — Des Jacobins. — Le buste de Pierre
Mignard, peintre célèbre de l’Ecole française, mort en 1695, par Desjar-
dins ». La rédaction de cet article se maintint la même dans toutes les
éditions du catalogue jusqu’en 1816. Au moment de la répartition entre
divers établissements publics des sculptures du musée des monuments
français, le buste de Mignard, par Desjardins, revint au Louvre. On lit
dans le Journal de Lenoir : « Etat des objets transportés au Louvre
après la suppression du musée des monuments français (p. 188) : n° 243.
— Pierre Mignard, buste en marbre, tome V, p. 138. » Le chilfre 243
est le résultat d’une erreur typographique. Les numéros du catalogue de
Lenoir qui concernaient, d’une part, le buste de Mignard et, d’autre part,
son tombeau, étaient 293 et 343. Lenoir a dû vouloir parler ici du n° 293,
puisque plus loin, p. 191, il dit que le n° 313 a été attribué à l’église
Saint-Roch.
Peu de temps après son retour au Louvre, le buste de Mignard fut
inscrit sur le grand inventaire du musée. Voici la rédaction de l’article
qui lui fut consacré : « TN° 2183.— Desjardins. — Mignard. — Buste en
marbre présumé de Desjardins ». A la place du nom de Desjardins on
avait mis d’abord « Inconnu ». Puis à ce mot effacé fut substitué le nom
de Desjardins. Notre buste ne figura pas au musée d’Angoulême, ouvert
en 1821. Il fut successivement placé dans la grande galerie des tableaux
et dans la salle des dessins. Compris, depuis 1856, dans la Description des
sculptures du Moyen âge, de la Renaissance et des Temps modernes, il
est ainsi décrit sous le n° 2l0 ; — Pierre Mignard, peintre, mort en 1695.
Les cheveux sont courts et flottants; la chemise est garnie de dentelle,
le manteau est drapé. —Buste de marbre : hauteur, 0m,7S0. Il se trouve
dans ce catalogue attribué pour la première fois à Coyzevox. Cependant
Clarac (Musée de sculpture ancienne et moderne, pl. 1132), l’a fait graver
sous ce titre : « N° 3623. — Pierre Mignard, par Desjardins. » Le musée
de Versailles, enfin, expose sous le nom de Coyzevox et sous le n° 1673
de son catalogue un moulage du marbre du Louvre qui lui a été envoyé
en 1834, sous le nom de Desjardinsl.
1. N° 675 de l’Inventaire de Louis-Philippe. M. Gosselin, conservateur du musée
de Versailles, veut bien me faire savoir, par une lettre, en date du 2 juillet 1883, que
malgré l’insertion du nom de Coyzevox dans le catalogue de Versailles, Soulié avait
maintenu par une étiquette l’attribution du buste de Mignard à Desjardins.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
germinal, an IV, sa véritable mention de provenance, quand cet anonyme
fut reconnu pour une sorte de double de son premier buste de Mignard.
Aux deux œuvres, évidemment imitées l’une de l’autre, il assigna en
vertu de leur analogie un même lieu d’origine ; et il écrivit dans son
catalogue de l’an V : « N° 293. — Des Jacobins. — Le buste de Pierre
Mignard, peintre célèbre de l’Ecole française, mort en 1695, par Desjar-
dins ». La rédaction de cet article se maintint la même dans toutes les
éditions du catalogue jusqu’en 1816. Au moment de la répartition entre
divers établissements publics des sculptures du musée des monuments
français, le buste de Mignard, par Desjardins, revint au Louvre. On lit
dans le Journal de Lenoir : « Etat des objets transportés au Louvre
après la suppression du musée des monuments français (p. 188) : n° 243.
— Pierre Mignard, buste en marbre, tome V, p. 138. » Le chilfre 243
est le résultat d’une erreur typographique. Les numéros du catalogue de
Lenoir qui concernaient, d’une part, le buste de Mignard et, d’autre part,
son tombeau, étaient 293 et 343. Lenoir a dû vouloir parler ici du n° 293,
puisque plus loin, p. 191, il dit que le n° 313 a été attribué à l’église
Saint-Roch.
Peu de temps après son retour au Louvre, le buste de Mignard fut
inscrit sur le grand inventaire du musée. Voici la rédaction de l’article
qui lui fut consacré : « TN° 2183.— Desjardins. — Mignard. — Buste en
marbre présumé de Desjardins ». A la place du nom de Desjardins on
avait mis d’abord « Inconnu ». Puis à ce mot effacé fut substitué le nom
de Desjardins. Notre buste ne figura pas au musée d’Angoulême, ouvert
en 1821. Il fut successivement placé dans la grande galerie des tableaux
et dans la salle des dessins. Compris, depuis 1856, dans la Description des
sculptures du Moyen âge, de la Renaissance et des Temps modernes, il
est ainsi décrit sous le n° 2l0 ; — Pierre Mignard, peintre, mort en 1695.
Les cheveux sont courts et flottants; la chemise est garnie de dentelle,
le manteau est drapé. —Buste de marbre : hauteur, 0m,7S0. Il se trouve
dans ce catalogue attribué pour la première fois à Coyzevox. Cependant
Clarac (Musée de sculpture ancienne et moderne, pl. 1132), l’a fait graver
sous ce titre : « N° 3623. — Pierre Mignard, par Desjardins. » Le musée
de Versailles, enfin, expose sous le nom de Coyzevox et sous le n° 1673
de son catalogue un moulage du marbre du Louvre qui lui a été envoyé
en 1834, sous le nom de Desjardinsl.
1. N° 675 de l’Inventaire de Louis-Philippe. M. Gosselin, conservateur du musée
de Versailles, veut bien me faire savoir, par une lettre, en date du 2 juillet 1883, que
malgré l’insertion du nom de Coyzevox dans le catalogue de Versailles, Soulié avait
maintenu par une étiquette l’attribution du buste de Mignard à Desjardins.