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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 2
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Phillips, Claude: Expositon d'hiver à l'Académie des Beaux-Arts de Londres
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0191

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Rembrandt est représenté par le célèbre Portrait d’une dame, appartenant au
marquis de Lansdowne (n° 106), dont l’éloge n’est plus à faire. Nous ne croyons pas
qu’il existe de plus bel exemple de sa seconde manière que cette tête fine et élégante.

Le grand art italien du xvie siècle est, celte année, à peine représenté. Quelques
toiles du Tintoret assez mal conservées et peu dignes de ce grand maître représen-
tent insuffisamment cette époque. Un beau et fier portrait d’homme (n° 170) appelé
1 ’Arétin est aussi attribué, par le catalogue, au Tintoret, mais le faire en atteste plutôt
l’école des Bassano, ou peut-être la main du curieux peintre El Griego. Un portrait
rappelant encore la grande école, malgré une certaine mollesse, est celui d’un comto
de Pembroke, par Federigo Baroccio, signé et daté 1602 (n° 156).

L’École française est pauvrement représentée par quelques paysages de Claude
Lorrain, dont aucun n’est au niveau de sa réputation ; le meilleur est le Saint Philippe
baptisant le ministre du roi d’Éthiopie (n° '167), déparé cependant même au delà de
l’ordinaire par des personnages ridicules. Il y a aussi deux tableaux attribués à Greuze,
l’Avare (n° 110), une toile assez caractéristique de lui, mais souffrant beaucoup du
voisinage des Hollandais, et le portrait de Gertrude, baronne Dacre (n°66), sujet peu
attrayant et peu fait pour faire ressortir le talent spécial du maître.

L’école espagnole compte ici au moins un chef-d’œuvre, le portrait de Don Justino
Francesco Neve de Séville (n° 190), par Murillo. Cette grande toile, quoique peinte
vers la fin de la vie du maître, est admirable de dignité et de simplicité, qualités que
IMurillo a toujours su conserver dans ses portraits. On n’y trouve aucune trace de celte
élégance tant soit peu affectée qui marque les tableaux religieux de sa dernière
période. Un portrait appelé El Corregidor de Madrid et attribué à Velâzquez (n° 153)
n’a rien de la touche magistrale de ce grand peintre. C’est cependant une œuvre soi-
gneusement peinte et pleine de caractère, qui appartient à l’École espagnole de la
seconde moitié du xvn° siècle.

Parmi les tableaux du xiv° et du xve siècle, il y a quelques joyaux du plus grand
intérêt et peu connus, dont plusieurs portent des attributions fausses et quelquefois
ridicules. Quoique l’Académie décline toute responsabilité et accepte sans sourciller
les descriptions des tableaux que veulent bien fournir leurs possesseurs, il devrait y
avoir des limites à cette complaisance, qui nuit singulièrement aux intérêts du public
artistique et l’empêche de tirer de ces magnifiques expositions tous les avantages qui
devraient en résulter.

D’abord il y a une exquise Madone avec l’Enfant (n° 238) attribuée à Masaccio.
Ce panneau, d’une conservation parfaite et d’un coloris particulièrement riche et har-
monieux, ne ressemble pas aux rares œuvres connues de Masaccio. Il est empreint do
ce sentiment mystique et religieux qui distinguait surtout Fra Filippo Lippi, auquel
ce beau tableau pourrait être attribué. Un petit panneau d’un intérêt extraordinaire
est le portrait de Sigismondo Pandolfo Malatesta de Rimini, attribué avec justice à
Piero délia Francesca (n° 230). Ce portrait a une frappante ressemblance avec les
belles médailles représentant le fameux condottiere par Pisanello et Matteo dei Pasti.
Un autre portrait intéressant est celui d’un inconnu'vu de profil (n° 225), peint par le
Mantegna de Ferrare, Cosimo Tura. Une intéressante Vierge avec l'Enfant, attribuée
au chef de l’école de Padoue, Squarcione (n° 246), porte dans son style âpre et puis-
sant l’empreinte de cette école, mais il serait difficile de l’attribuer avec sûreté à ce
maître renommé mais peu connu. Une des curiosités de l’exposition est la petite frise
provenant- du palais des Gonzague, à San-Martino, près de Mantoue, et contenant
 
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