DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Bayet, C.: Rayet, Olivier, Monuments de l'art antique: [Rezension]
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Cependant l’art faiblit déjà : Scopas et son école glissent vers la déclamation, et le
charme si séduisant de Praxitèle a souvent quelque chose de malsain et de dangereux.
Après eux, la décadence s’accélère ; les progrès et les caractères en sont bien marqués
dans la notice sur la Gigantomachie de Pergame : la recherche de l’idéal, la sincérité
ont disparu; il ne reste plus qu’une habileté factice, un certain art d’agiter les figures
avec emphase, qui cachent mal le plus souvent la pauvreté des conceptions et la bana-
lité du style.
Les dernières planches de l’ouvrage ont été réservées aux céramistes, et surtout
à ces charmantes terres cuites dont les fouilles récentes ont peuplé les musées et
quelques collections fortunées. Mieux encore peut-être que les monuments de la
grande sculpture, elles font comprendre combien le sentiment de l’élégance et de la
grâce était naturel aux Hellènes et se traduisait dans toutes leurs œuvres, quelle qu’en
fût l’importance. Elles ne nous intimident point par leur majesté; aimables et sou-
riantes, elles nous introduisent dans la familiarité de l’art grec, et à les voir, à causer
avec elles, on se sent revivre au milieu de ces populations chez qui tout, semble-t-il,
était finesse, harmonie et beauté.
En résumé, c’est une histoire presque complète, et souvent tout à fait nouvelle, de
la sculpture antique qu’on trouve ici, mais cette histoire est faite en présence des
monuments, dans une galerie de choix, où l’attention n’est point fatiguée par l’encom-
brement des œuvres. Ceux qui nous y guident ne songent qu’à nous montrer le déve-
loppement de l’art, à nous en faire aimer les chefs-d’œuvre et non à nous éblouir de
leur science. Aussi l’ouvrage est-il de ceux qu’on peut recommander à tous, à ceux
qui savent beaucoup comme à ceux qui savent peu. M. Rayet ne pouvait entre-
prendre une œuvre plus utile ; mais, si nous Ten remercions, c’est en lui demandant
de continuer et de nous faire admirer l’art antique sous toutes ses formes.
C. Bavet.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
Paris. — Typ. A. Quantin, 7, rue Saint-Benoît. — [22')7]
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Cependant l’art faiblit déjà : Scopas et son école glissent vers la déclamation, et le
charme si séduisant de Praxitèle a souvent quelque chose de malsain et de dangereux.
Après eux, la décadence s’accélère ; les progrès et les caractères en sont bien marqués
dans la notice sur la Gigantomachie de Pergame : la recherche de l’idéal, la sincérité
ont disparu; il ne reste plus qu’une habileté factice, un certain art d’agiter les figures
avec emphase, qui cachent mal le plus souvent la pauvreté des conceptions et la bana-
lité du style.
Les dernières planches de l’ouvrage ont été réservées aux céramistes, et surtout
à ces charmantes terres cuites dont les fouilles récentes ont peuplé les musées et
quelques collections fortunées. Mieux encore peut-être que les monuments de la
grande sculpture, elles font comprendre combien le sentiment de l’élégance et de la
grâce était naturel aux Hellènes et se traduisait dans toutes leurs œuvres, quelle qu’en
fût l’importance. Elles ne nous intimident point par leur majesté; aimables et sou-
riantes, elles nous introduisent dans la familiarité de l’art grec, et à les voir, à causer
avec elles, on se sent revivre au milieu de ces populations chez qui tout, semble-t-il,
était finesse, harmonie et beauté.
En résumé, c’est une histoire presque complète, et souvent tout à fait nouvelle, de
la sculpture antique qu’on trouve ici, mais cette histoire est faite en présence des
monuments, dans une galerie de choix, où l’attention n’est point fatiguée par l’encom-
brement des œuvres. Ceux qui nous y guident ne songent qu’à nous montrer le déve-
loppement de l’art, à nous en faire aimer les chefs-d’œuvre et non à nous éblouir de
leur science. Aussi l’ouvrage est-il de ceux qu’on peut recommander à tous, à ceux
qui savent beaucoup comme à ceux qui savent peu. M. Rayet ne pouvait entre-
prendre une œuvre plus utile ; mais, si nous Ten remercions, c’est en lui demandant
de continuer et de nous faire admirer l’art antique sous toutes ses formes.
C. Bavet.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
Paris. — Typ. A. Quantin, 7, rue Saint-Benoît. — [22')7]