Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Duhousset, Émile: Le cheval dans l'art, 3
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0257

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE CHEVAL DANS L’ART. 2^3

maine, dans l’étude du nu basée sur l’anatomie, présidant toujours à une
attitude ou à l’accomplissement d’un geste.

Le squelette fournit, dans le cheval comme dans l’homme, la véri-
table base des apparences extérieures.

La science anatomique étant la constatation du vrai, donne le carac-
tère et le mouvement, non pas par la connaissance de la position des
masses musculaires devenues inertes, mais dans les formes diverses que
la contractilité leur fait subir sur le vivant ; en appropriant cette étude à
un sujet, c’est le seul moyen de le rendre expressif et de le mobiliser
suivant l’ordre naturel.

Le travail de l’artiste est destiné à produire une impression aussi
bien sur la masse que sur les érudits. Que le spectateur soit instruit ou
que le goût seul le guide, il est rare qu’un geste mal interprété ne pro-
duise sur lui un mauvais effet; la seule différence est que l’un raisonnera
son impression, tandis que l’autre aura seulement le sentiment de la chose
défectueuse dont il s’éloignera peu satisfait.

L’œil qui voit juste, l’habileté de la main, ne suffisent pas pour faire
de l’art; l’instinct du beau, l'imagination, le pittoresque qui en sont le
côté élevé, font appel à la science professionnelle, aussi nécessaire que
l’outil, afin de simplifier la traduction pratique de l’idée artistique.

Tout enseignement doit se mettre à un point de vue général, tendant à
développer le germe d’une aptitude spéciale pour aplanir la route de ce
but déterminé. Ce n’est aucunement porter atteinte à l'imagination que
de s’attarder à l’étude physique, non pas en se fatiguant à une recherche
n’aboutissant qu’à former des ouvriers d’art, mais en acquérant les con-
naissances qui consacrent réellement l’artiste.

Le jugement seconde l’imagination et traduit la pensée par le choix
du sujet. La forme, qui saisit et impressionne le public, fait un appel aux
sens, et c’est ce complément indispensable auquel doit tendre l’éducation
artistique. Il faut donc traduire le mouvement vrai par la justesse du des-
sin , mettant le geste absolument en rapport avec le contour animé de
l’homme et des animaux.

L’erreur produite par l’illusion des sens ne se corrige qu’en habituant
la main à reproduire la nature, afin d’arriver, par l’expérience, à l’exac-
titude du tracé. La rectitude des contours et le sentiment d’un modelé
dont on connaît les dessous, permettront alors de traduire la pensée, de
composer un sujet en idéalisant, au besoin, les types connus, mais avec
les vitalités respectives qui leur impriment le cachet de la vraisem-
blance en leur donnant l’illusion de la réalité.

L’utilisation artistique du cheval fut, pendant des siècles, une conven-
 
Annotationen