DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Gilbert, Paul: Exposition des aquarellistes
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
en fût autrement, car l’auteur connaît depuis longtemps tous les secrets de l’eau-forte.
M. Tissot n’est point du reste un artiste banal. L’exposition de la rue de Sèze nous
fait voir de lui plusieurs pastels qui, à part quelques singularités de dessin, demeurent
de sincères études inspirées par un talent étrange et bien personnel.
On voit que l’Exposition des aquarellistes n’est pas tout à fait pareille, cette année,
à celles des saisons précédentes. Le cadre s’est un peu élargi, la porte s’est ouverte
à de nouveaux venus et aussi à des genres qui, comme le pastel et le dessin, n’avaient
pas été prévus par le programme primitif. Nous l’avons dit, nous ne désapprouvons
pas la petite révolution dont les salons de la rue de Sèze ont été le théâtre. Ce renou-
vellement du personnel peut avoir pour l’avenir de la Société d’heureuses consé-
quences. Mais nous croyons qu’une autre chose encore doit être transformée ou ra-
jeunie : c’est le principe d’art, l’idéal par trop étroit auquel les aquarellistes semblent
condamnés. Ils ont, dès le début, sacrifié au culte du détail, à la religion de la minutie.
Se montrerait-on trop exigeant si l’on demandait à ces fins diseurs de petites choses
plus de hardiesse dans la pensée, plus de liberté dans la parole?
PAUL GILBERT
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
en fût autrement, car l’auteur connaît depuis longtemps tous les secrets de l’eau-forte.
M. Tissot n’est point du reste un artiste banal. L’exposition de la rue de Sèze nous
fait voir de lui plusieurs pastels qui, à part quelques singularités de dessin, demeurent
de sincères études inspirées par un talent étrange et bien personnel.
On voit que l’Exposition des aquarellistes n’est pas tout à fait pareille, cette année,
à celles des saisons précédentes. Le cadre s’est un peu élargi, la porte s’est ouverte
à de nouveaux venus et aussi à des genres qui, comme le pastel et le dessin, n’avaient
pas été prévus par le programme primitif. Nous l’avons dit, nous ne désapprouvons
pas la petite révolution dont les salons de la rue de Sèze ont été le théâtre. Ce renou-
vellement du personnel peut avoir pour l’avenir de la Société d’heureuses consé-
quences. Mais nous croyons qu’une autre chose encore doit être transformée ou ra-
jeunie : c’est le principe d’art, l’idéal par trop étroit auquel les aquarellistes semblent
condamnés. Ils ont, dès le début, sacrifié au culte du détail, à la religion de la minutie.
Se montrerait-on trop exigeant si l’on demandait à ces fins diseurs de petites choses
plus de hardiesse dans la pensée, plus de liberté dans la parole?
PAUL GILBERT