DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Garnier, Édouard: La verrerie: collections de M. Spitzer
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0322
COLLECTIONS SPITZER : LA VERRERIE.
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balustrade, un bœuf et un âne : au-dessous de cette composition, qui
occupe toute la partie centrale du tableau, l’artiste a représenté, sous la
Vierge, deux femmes agenouillées occupées à laver l’enfant Jésus debout
dans un vase à anneaux, et, sous saint Joseph, deux bergers levant la
tête et regardant dans le ciel, au-dessus du sujet principal, un ange qui
leur présente un phylactère sur lequel sont écrits les mots : Anuncio vo...
Deux autres anges tournés du côté de la Vierge tiennent également un
phylactère portant les mots : Gloria in excelsù. Tous les personnages de
ce gracieux petit tableau, ainsi que les détails accessoires, sont remar-
quablement dessinés et modelés d’une main ferme, avec une finesse
excessive de tailles simples d’un excellent effet.
Le troisième est une plaque rectangulaire qui devait faire partie d’un
ensemble assez difficile aujourd’hui à reconstituer. Sur un banc à dos-
sier élevé sont assis deux personnages : un vieillard à longue barbe,
coiffé d’un chapeau à larges bords et vêtu d’un manteau à moitié fermé,
tourne la tête à droite et semble converser avec un interlocuteur qui de-
vait se trouver sur une plaque voisine ; à côté de lui, à gauche, un per-
sonnage plus jeune, portant la coiffure italienne du xive siècle, se tient la
tête appuyée sur sa main droite. Le sujet est encadré de colonnettes
torses supportant une galerie à arcades cintrées. La gravure, ici, est de
beaucoup supérieure à celle des figures de la plaque précédente, plus
sobre de tailles et mieux comprise au point de vue de l’effet que devait
produire l’addition du vernis noir. Le dessin, très correct, rappelle, dans
les plis des vêtements et dans les têtes, — surtout dans les yeux un peu
relevés aux angles, — la manière de Simone Memmi, et nous serions
d’autant plus disposé à croire que cette très intéressante plaque a été
exécutée d’après une de ses compositions, que l’on retrouve également
son style dans les colonnettes d’encadrement et dans les détails d’archi-
tecture qui sont à peu près semblables à ceux de quelques-uns de ses
tableaux.
La dernière plaque est un véritable chef-d’œuvre de composition, de
dessin et de gravurm II représente la Vierge couronnée, vêtue d’un man-
teau brodé, et tenant assis sur son genou gauche l’enfant Jésus sur
l’épaule duquel elle appuie la main ; elle se tient sur un grand trône dont
le dossier à pignon est richement sculpté et décoré, et dont les bras sup-
portent une arcade ajourée surmontée elle-même d’un pignon et reliée à
une légère colonne torse terminée par un lanterneau à clochetons : de
chaque côté du trône, sur le fond noir, des bandes d’or sur lesquelles se
détache, en beaux caractères du xivc siècle finement découpés, l’in-
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balustrade, un bœuf et un âne : au-dessous de cette composition, qui
occupe toute la partie centrale du tableau, l’artiste a représenté, sous la
Vierge, deux femmes agenouillées occupées à laver l’enfant Jésus debout
dans un vase à anneaux, et, sous saint Joseph, deux bergers levant la
tête et regardant dans le ciel, au-dessus du sujet principal, un ange qui
leur présente un phylactère sur lequel sont écrits les mots : Anuncio vo...
Deux autres anges tournés du côté de la Vierge tiennent également un
phylactère portant les mots : Gloria in excelsù. Tous les personnages de
ce gracieux petit tableau, ainsi que les détails accessoires, sont remar-
quablement dessinés et modelés d’une main ferme, avec une finesse
excessive de tailles simples d’un excellent effet.
Le troisième est une plaque rectangulaire qui devait faire partie d’un
ensemble assez difficile aujourd’hui à reconstituer. Sur un banc à dos-
sier élevé sont assis deux personnages : un vieillard à longue barbe,
coiffé d’un chapeau à larges bords et vêtu d’un manteau à moitié fermé,
tourne la tête à droite et semble converser avec un interlocuteur qui de-
vait se trouver sur une plaque voisine ; à côté de lui, à gauche, un per-
sonnage plus jeune, portant la coiffure italienne du xive siècle, se tient la
tête appuyée sur sa main droite. Le sujet est encadré de colonnettes
torses supportant une galerie à arcades cintrées. La gravure, ici, est de
beaucoup supérieure à celle des figures de la plaque précédente, plus
sobre de tailles et mieux comprise au point de vue de l’effet que devait
produire l’addition du vernis noir. Le dessin, très correct, rappelle, dans
les plis des vêtements et dans les têtes, — surtout dans les yeux un peu
relevés aux angles, — la manière de Simone Memmi, et nous serions
d’autant plus disposé à croire que cette très intéressante plaque a été
exécutée d’après une de ses compositions, que l’on retrouve également
son style dans les colonnettes d’encadrement et dans les détails d’archi-
tecture qui sont à peu près semblables à ceux de quelques-uns de ses
tableaux.
La dernière plaque est un véritable chef-d’œuvre de composition, de
dessin et de gravurm II représente la Vierge couronnée, vêtue d’un man-
teau brodé, et tenant assis sur son genou gauche l’enfant Jésus sur
l’épaule duquel elle appuie la main ; elle se tient sur un grand trône dont
le dossier à pignon est richement sculpté et décoré, et dont les bras sup-
portent une arcade ajourée surmontée elle-même d’un pignon et reliée à
une légère colonne torse terminée par un lanterneau à clochetons : de
chaque côté du trône, sur le fond noir, des bandes d’or sur lesquelles se
détache, en beaux caractères du xivc siècle finement découpés, l’in-