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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0386

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BIBLIOGRAPHIE.

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Irès savant et très consciencieux qui déjà avait enseigné à Lucerne : « Je m’arrangeai
un siège dans un coin de la salle, raconte Platter, tout proche de la chaire, et me dis :
Dans ce coin, tu vas étudier ou mourir! » Étudier ou mourir! Ce fut le cri de cetlo
génération qui s’arracha avec un ardent enthousiasme à l’ignorance du passé. L’entraî-
nement était général. La conquête fut rapide.

Grâce aux enseignements que lui apportaient les savants qui, chassés de Constan-
tinople et de la Grèce, fuyaient l’invasion musulmane, la Renaissance entra vivement
en possession de l’antiquité. Il semblait, tant la passion d’apprendre était grande, qu’on
faisait la découverte d’un monde nouveau. Parmi les emblèmes aimés du xvic siècle
italien, il en est un qu’on retrouve souvent dans les gravures, sur les médailles et
sur les camées. Vieillards, hommes faits, jeunes gens, femmes et enfants s’empressent
de boire à une fontaine : l’eau s’épanche d’une rrne qui ne tarit jamais et qui est
placée sur la tête d’une Muse. C’est la fontaine des Sciences. Elle appartient bien à la
Renaissance, cette noble allégorie de l’intelligence humaine dans son ardeur, dans sa

soif de savoir. Tout le monde est à l’œuvre : des terres nouvelles viennent d’être
signalées, on les fouille de toutes parts. Ces réfugiés de la Grèce apportent aux lettrés
de l’Italie l’enseignement de leur langue et les trésors de la littérature antique. On a
Homère, on connaît Xénophon, Plutarque, on lit Platon et Aristote; les tragiques grecs
paraissent au grand jour. Les pères de l’Église, saint Jean Cbrysostome, saint Cyrille
d’Alexandrie, saint Grégoire de Nysse sont traduits. Le xvc siècle édite l’antiquité :
toute celle qu’il a sous la main ; la sélection se fera plus tard. La joie de connaître
supprime les précautions de la critique; tout se met en lumière sur l’heure, quitte,
après examen, à faire, au prorata de leurs valeurs, l’inventaire de toutes ces richesses.
Voici les textes latins : Poggio trouve dans l’abbaye de Saint-Gall le manuscrit pres-
que complet des œuvres de Quintilien ; il le copie en trente-deux jours ; il met la
main sur seize discours de Cicéron, sur les œuvres de Valerius Flaccus, sur le poème
de Lucrèce; c’est une bonne fortune; sur Silius Italicus, c’est moins heureux. Avec
Léonard Arétin, il fait connaître seize comédies de Plaute et les Verrines de Cicéron.
Pour activer la formation de la Bibliothèque Laurentiane, Nicolo Nicoli réunit et gou-
verne quarante-cinq copistes à la fois. Excellent calligraphe, il en transcrit lui-même
bon nombre de sa main. Nicolo Nicoli est un homme des plus estimés, car la calligra-
phie est un art véritable. Un poète arabe a dit : « O vous, qui souhaitez posséder dans
la perfection l’art d’écrire, et qui avez l’ambition de vous distinguer par la beauté et
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