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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 5
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Palustre, Léon: Michel Colombe, [1]: les sculpteurs français de la Renaissance
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0426

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MICHEL COLOMBE.

407

Les Bretons, de leur côté, font valoir une inscription où il est dit que
« ran mil cinq cents cinq, Michel Colomb, sculpteur, natif de Vevesche de
Saint-Paul de Léon, de l'exprès commandement cl' Anne, reine de France
et duchesse de Bretagne, a commencé clans cette maison (le couvent des
Carmes) le tombeau cle François II, duc de Bretagne, son père. » Seule-
ment la rédaction de ce texte a généralement paru bien moderne et le fait
de se trouver dans le manuscrit de Fournier, ingénieur du xvni® siècle, qui
a laissé une Histoire lapidaire de la ville de Nantes où figurent beau-
coup de monuments assez peu authentiques, n’est pas étranger à la réserve
manifestée à son sujet. La forme faisait tort au fond et l’on suspectait
l’exactitude d’un renseignement ainsi jeté dans la circulation. Et pourtant
Fournier n’avait fait qu’abréger une inscription en vingt lignes, autrefois
placée non sur le monument lui-même, fort mal disposé pour cela, mais
tout à côté, contre le mur septentrional de l’église. Gaignères, à qui rien
n’échappait, s’était empressé d’en prendre copie, à la fin duxvn0 siècle, et
il eût suffi d’avoir recours à lui pour trancher une question agitée depuis
si longtemps. On eût alors constaté que, suivant un témoignage respec-
table, Michel Colombe ôtait bien réellement « originaire de l’évesché de
Léon en Bretagne 1 .

C’est, en effet, par ces mots que se termine le document épigraphique
auquel nous faisons allusion. Si sa date est postérieure à celle du tom-
beau, il n’en mérite pas moins toute créance, car les pères carmes, dont
la main est facilement reconnaissable, savaient évidemment à quoi s’en
tenir sur la nature du renseignement qu’ils transmettaient au public.
L’évêché de Léon est, du reste, trop éloigné de Nantes pour que. les
regards se fussent tournés de ce côté sans motifs; d’où la preuve nou-
velle que la vérité seule et non la flatterie ont fait tenir le langage rap-
porté plus haut.

Dans une lettre écrite par Jean Perréal en 1511, il est dit que Michel
Colombe pouvait compter à cette date environ' quatre-vingts ans2. Nous
ne sommes donc pas embarrassés pour indiquer très approximativement
quand est né le célèbre sculpteur. Mais il n’en est pas de même par rap-
port à sa famille, au milieu dans lequel s’est écoulée son enfance. La Bre-
tagne abondait alors en tailleurs d’images et rien n’empêche qu’il ait reçu
les premières leçons de son art à la maison paternelle. Cette conjecture
nous semble d’autant plus vraisemblable qu’autrement on ne s’explique-
rait guère comment il fut amené, vers l’an 14Ù5, à partir pour la Bour-

\. Note sur l’origine de Michel Colombe, par A. Ramé, dans le Bulletin des
travaux historiques, '1883.

2. Leglav, Analectes historiques, 'Ier fascicule, 1838.
 
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