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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 5
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Chantelou, Paul Fréart de; Lalanne, Ludovic [Hrsg.]: Journal du voyage du cavalier Bernin en France, [23]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0484

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

464

François de Tours1, lequel a été ravi de voir chez lui le Cavalier. Il lui a
dit qu'il était un de ses disciples, qu’il avait dessiné longtemps à son aca-
démie, qu’il lui disait en ce temps-là par ironie qu’il faisait plus de bruit
que quatre. 11 lui a fait voir une Vierge, puis un crucifix, un Ecce homo et
un petit portrait d’un enfant portant une croix fait après nature. A la sortie
de là Ton est allé chez Mme de Beauvais2, qui a montré avec grand soin et
plaisir sa maison au Cavalier. L’on est entré par un grand appartement que
le Cavalier a dit être de belle proportion pour les largeurs et les hauteurs.
Après, il a loué l’esprit de la maîtresse sur sa belle entente, distribution et
dégagement de la maison. Du grand appartement l’on a passé dans la galerie,
au bout de laquelle est la chapelle, de là dans le jardin et puis dans la
grande allée, de la place de laquelle elle a dit avoir refusé 100,000 livres;
de là l’on est allé dans l’autre aile, tout était dans une propreté extrême.
Le Cavalier a dit qu’il ne croyait pas qu’il y eût maison à Paris où les appar-
tements fussent de si belle proportion et si commodes. Mme de Beauvais l’a
prié de le dire au Roi. 11 lui a dit que le Roi devrait la prendre pour y venir
quelquefois, qu’au Louvre il n’y avait pas de tels appartements. Elle a dit
qu’au premier achat la maison lui coûtait 30,000 écus, qu’elle s’était assu-
jettie à ce qui était fait, qu’elle eût sans cela pu faire quelque chose de plus
beau ; que de tout abattre, sa famille eût crié contre elle. A la sortie, l’on
a ramené l’abbé Butti, qui a dit au Cavalier que s’il voulait faire chose qui
agréât beaucoup, il irait dessiner à l’Académie, qu’il lui conseillait d’y aller
dès le lendemain. Il a dit qu’il pourra y aller, mais qu’il voudrait que per-
sonne ne le sût. Après, je l’ai ramené au palais Mazarin. J’oubliais de dire
que, pendant que le Cavalier a fait sa méridienne, un jeune sculpteur pro-
vençal, qui avait fait apporter un bas-relief de son invention, a fait voir à
l’abbé Butti, Mathie et à moi nombre d’impressions3 de médailles connues,
et de bas-reliefs antiques d’une excellence extraordinaire et nous a dit que
c’est un curieux de la ville d’Aix qui les a4. Il y en a un très grand nombre
d’une beauté merveilleuse. Il a dit qu’elles sont à vendre ; je lui ai donné
avis d’en parler à M. du Metz.

LUDOVIC LALANNE.

( La suite prochainement.)

1. Simon François, dit François de Tours, peintre, membre de l’Académie (1663), mort
le 22 mai 1671 à soixante-cinq ans.

2. llue Saint-Antoine, comme nous l’avons dit plus haut.

3. Empreintes.

4. Quel est ce curieux? Je n’en sais rien. Je dirai seulement que dans son livre de VUti-
ité des voyages, dont la première édition est de 1686, Baudelot de Dairval énumère ainsi les
collectionneurs de la ville d’Aix : « Il y a longtemps que M. Lauthier est connu pour un anti-
quaire dans la ville d’Aix, et pour avoir recueilli les débris deM.de BagarrisetdeM. Peiresc.
M. le prieur Borilly et M. Sibon, avocat, y peuvent aussi montrer de très beaux cabinets. »

Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.

Paris. — Typ. A. Quantin, 7, rue Saint-Benoît. — [2883J
 
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