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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 6
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Courajod, Louis: La part de l'art italien dans quelques monuments de sculpture de la première Renaissance française, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0518

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GAZETTE DES B E'AUX-AKTS.

Z| 96

bia fissent cuire à Pistoja, vers 1525, d’après des modèles circulant
un peu partout, les charmants pilastres qui accompagnent les ligures
des Vertus sur la frise de l’hôpital du Geppo, avant même que les fours
italiens eussent livré, en 1511, à Cerreto Guidi, la cuve baptismale qui

décore l’église de San-Leonardo, les mêmes
modèles ou leurs congénères étaient copiés à
Gaillon et sculptés dans cette pierre française
que Vasari, après en avoir entendu parler,
compare, à propos du château de Madrid du
bois de Boulogne, au calcaire de Volterre1.
Des dessins, des estampes comme celles de
Nicoletto de Modène et même des moulages
avaient donc certainement franchi les monts
dès les premières années du xvie siècle. Il est
fort possible qu’alors on ait vu en France, tout
comme à Milan, à Lodi, à Pavie et dans les en-
virons de Turin, des exemples de la décoration
économique des édifices obtenue à l’aide de la
terre cuite et même du stuc. En tout cas, cer-
tains monuments comme le mausolée du duc
de Bretagne, à Nantes (bien que le maître de
l’œuvre fût un Français), comme les tombeaux
de Philippe de Commyneg et de Louis XII, nous prouvent d’une manière
irréfutable le succès considérable que rencontrèrent chez nous, dès le
début, les arabesques d’origine italienne.

Le courant presque exclusivement italien de la décoration du château
commandé par le cardinal d’Amboise saute aux yeux, pour ainsi dire,
quand on compare, dans la cour de l’École des Beaux-Arts, cette décora-
tion à l’ornementation de l’hôtel de la Trémouille, restée, au contraire,
entièrement française. Ce qui rend les monuments de Gaillon excessive-
ment précieux pour l’étude de la période analysée par nous en ce mo-
ment, c’est qu’ils nous parviennent avec des indications d’origine certaines
et que nous pouvons affirmer, sur preuve documentaire, que ces monu-
ments émanent d’artistes italiens. Personne, par exemple, ne contestera
à Lorenzo da Mugiano l’exécution de la statue de Louis XII2 signée en
toutes lettres et venue de Milan. Personne ne refusera à Bertrand de
Myenal ou Meynal, de Gênes, d’avoir eu le mérite d’ébaucher, d’apporter

Médaillon en marbre de travail
italien et du commencement
du xv]e siècle.

(École des Beaux-Arts.)

1. Vasari, Le Vite, édition Milanesi, t. II, p. 183.

2. N° 16 de la Description des sculptures du Moyen âge, de la Renaissance et
des Temps modernes.
 
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