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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 6
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Courajod, Louis: La part de l'art italien dans quelques monuments de sculpture de la première Renaissance française, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0530

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

On lit dans un Deuxième état clés objets du Musée des Petits-Augustins
qui ont été accordés au Musée royal par S. E. le ministre de VIntérieur :

.... Sophite en pierre garni d’arabesques; — Trente-trois médaillons d’Empe-
reurs en marbre; — N° 63. Grande cuvette en pierre de liais; — La grille en fer
devant la chapelle de François Ier.

Par suite de cette décision, les objets énumérés ci-dessus furent in-
scrits sur l’inventaire des Magasins du Louvre en 1818, et ils n’ont pas
cessé d’v figurer. 11 n’y a pas moyen d’équivoquer sur les termes em-
ployés pour désigner les médaillons attribués au musée. La note ministé-
rielle, en constatant que ces médaillons étaient chantournés pour être
appliqués sur des fonds, prouve qu’il s’agit bien de quelques-unes des
sculptures restées indûment dans la cour de l’École des Beaux-Arts.

Tous les médaillons provenant de Gaillon ne sont ni de la même main
ni de la même valeur d’art. La majeure partie d’entre eux a été exécutée
évidemment en bloc, comme des objets de pacotille, et ils visent en quel-
que sorte à être de véritables contrefaçons de médailles antiques. Ils imi-
tent ceux qui sont employés en si grand nombre dans la décoration de
l’architecture du nord de l’Italie. On s’explique alors parfaitement l’erreur
où seraient tombés les ouvriers français chargés de les appliquer aux
murailles de l’édifice, quand ils ont pris, comme je le crois, pour des «an-
tiquailles» ou qualifié de ce nom des monuments à la confection desquels
ils n’avaient pas assisté. Ges médaillons-là représentent tous des empe-
reurs et des personnages connus ou supposés de l’antiquité classique.
L’un d’eux, qui est parvenu au Louvre, porte cette inscription fantai-
siste : <! dipe[rator] caldvsivs », tracée en belles lettres capitales emprun-
tées à l’épigraphie italienne de l’époque. D’autres, comme la prétendue
Anne de Bretagne, sous les traits de Minerve, et le prétendu Louis XII,
sous la figure de Mars, ainsi que le jeune homme de profil à gauche,
placés tous trois à l’École des Beaux-Arts, sont des œuvres bien plus
remarquables et tout à fait dignes de l’attention des artistes et des histo-
riens. Ils appartiennent au musée du Louvre et ne sauraient être plus
longtemps distraits, hors d^s collections nationales, de la destination à
laquelle ils ont été affectés régulièrement par les pouvoirs publics. Si le
musée central de la France n'est plus désormais en état de lutter, pour
des acquisitions nouvelles, sur le marché contemporain avec la concur-
rence étrangère, au moins convient-il qu’on lui assure la possession des
monuments dont, par hasard, le Louvre est propriétaire.

(La suite prochainement,)

LOUIS COURAJOD,
 
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