DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Fidière, Octave: La collection Grandidier
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S4
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
parence et l’éclat sont inimitables. Sous les successeurs de Khang-Hi,
on cherche vainement à en retrouver le secret : il a perdu à tout jamais
sa limpidité magique. Un des plus délicieux spécimens de cette fabri-
cation est un vase balustre, à fond blanc, décor polychrome. Au col,
une bordure mosaïque ornée dequatre réserves blanches avecenfants.
Sur la panse sphénoïdale, fond vert piqué de noir et chargé de fleurs,
quatre médaillons rectangulaires blancs avec paysages et oiseaux; à
la base, un lambrequin et des pendeloques.
Le rouge corail est encore une des couleurs les plus séduisantes
de cette période de fabrication, couleur particulièrement recherchée
des amateurs; la collection Grandidier nous offre en ce genre un vase
cylindrique à décor polychome représentant la trinité taoïque.
Les décorations en bleu de cobalt, si remarquables au commence-
ment du xve siècle et en particulier sous le règne de Siouen-Te,
avaient rapidement dégénéré après lui, par suite de l’épuisement des
gisements de minerai cobaltifère. Elles retrouvèrent une partie de
leur splendeur quand les Arabes eurent importé en Chine du cobalt
de provenance européenne. On peut en juger par deux vases cylin-
driques, fond bleu fouetté, portant des réserves blanches, ornées de
branches fleuries et d’oiseaux.
Les colorations les plus diverses sont du reste tentées avec succès
pendant ce règne et l'on y trouve la gamme complète des rouges, des
bruns et des verts, sans compter le jaune, tiré soit du plomb, soit de
l’antimoine, et dont nous voyons un remarquable spécimen dans une
bouteille côtelée à long col, fond jaune impérial, avec une sala-
mandre en relief enroulée autour du col. Nous ne saurions décrire,
même succinctement, les pièces capitales datant de cette époque:
citons cependant deux petites tasses à vin, à huit lobes, d’une orne-
mentation exquise, et un grand vase cylindrique portant, au milieu
d’une délicate bordure de chrysanthèmes, des réserves blanches déco-
rées de fleurs et d’oiseaux. Ce vase, muni à sa partie supérieure d’un
goulot en forme de bec de théière, était destiné à préparer une cer-
taine infusion de prunelle qui, rafraîchie sur un lit de glace pilée,
est une boisson très recherchée des habitants du Céleste Empire. Il
nous faut mentionner également une coupe de mariage figurant une
cloche, fond vert chargé d’œils de perdrix noirs et de rosaces rouges,
dont l’anse est formée d’une salamandre en relief; deux vases affec-
tant la forme des caractères chinois fou et cheou (bonheur et longé-
vité) qui sans doute servaient pour le repas de noces ; un vase sphé-
rique, avec couvercle en capsule, portant sur un fond blanc un décor
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
parence et l’éclat sont inimitables. Sous les successeurs de Khang-Hi,
on cherche vainement à en retrouver le secret : il a perdu à tout jamais
sa limpidité magique. Un des plus délicieux spécimens de cette fabri-
cation est un vase balustre, à fond blanc, décor polychrome. Au col,
une bordure mosaïque ornée dequatre réserves blanches avecenfants.
Sur la panse sphénoïdale, fond vert piqué de noir et chargé de fleurs,
quatre médaillons rectangulaires blancs avec paysages et oiseaux; à
la base, un lambrequin et des pendeloques.
Le rouge corail est encore une des couleurs les plus séduisantes
de cette période de fabrication, couleur particulièrement recherchée
des amateurs; la collection Grandidier nous offre en ce genre un vase
cylindrique à décor polychome représentant la trinité taoïque.
Les décorations en bleu de cobalt, si remarquables au commence-
ment du xve siècle et en particulier sous le règne de Siouen-Te,
avaient rapidement dégénéré après lui, par suite de l’épuisement des
gisements de minerai cobaltifère. Elles retrouvèrent une partie de
leur splendeur quand les Arabes eurent importé en Chine du cobalt
de provenance européenne. On peut en juger par deux vases cylin-
driques, fond bleu fouetté, portant des réserves blanches, ornées de
branches fleuries et d’oiseaux.
Les colorations les plus diverses sont du reste tentées avec succès
pendant ce règne et l'on y trouve la gamme complète des rouges, des
bruns et des verts, sans compter le jaune, tiré soit du plomb, soit de
l’antimoine, et dont nous voyons un remarquable spécimen dans une
bouteille côtelée à long col, fond jaune impérial, avec une sala-
mandre en relief enroulée autour du col. Nous ne saurions décrire,
même succinctement, les pièces capitales datant de cette époque:
citons cependant deux petites tasses à vin, à huit lobes, d’une orne-
mentation exquise, et un grand vase cylindrique portant, au milieu
d’une délicate bordure de chrysanthèmes, des réserves blanches déco-
rées de fleurs et d’oiseaux. Ce vase, muni à sa partie supérieure d’un
goulot en forme de bec de théière, était destiné à préparer une cer-
taine infusion de prunelle qui, rafraîchie sur un lit de glace pilée,
est une boisson très recherchée des habitants du Céleste Empire. Il
nous faut mentionner également une coupe de mariage figurant une
cloche, fond vert chargé d’œils de perdrix noirs et de rosaces rouges,
dont l’anse est formée d’une salamandre en relief; deux vases affec-
tant la forme des caractères chinois fou et cheou (bonheur et longé-
vité) qui sans doute servaient pour le repas de noces ; un vase sphé-
rique, avec couvercle en capsule, portant sur un fond blanc un décor