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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Bord, Gustave: Exposition historique et militaire de la Rèvolution et de l'Empire
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0082

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l’époque, l'Empereur, sa famille, ses généraux, ses diplomates.

Malgré son titre, l’exposition ne contient qu’un très petit nombre
de portraits de l’époque révolutionnaire. Parmi les meilleurs, j’ai
noté celui qui nous montre l’énigmatique et doucereuse figure de
Robespierre peinte par l’académicienne Guyard *. Ce portrait, qui
faisait partie de la collection Marcille, a figuré, en 1878, à l’exposition
des Portraits historiques. Citons encore un portrait de Bailly, deux
croquis de Prud’hon, représentant La Réveillère-Lepeaux et le frin-
gant Vivant-Denon, un buste en terre cuite d’Isabey, par Chinard,
une série de portraits relatifs aux trois générations des Carnot,
et nous aurons tout dit sur cette période. En revanche, pour tout ce
qui concerne l’Empereur, les documents sont nombreux autant que
précieux. Dans vingt œuvres différentes nous pouvons le voir,
dessiné, peint ou sculpté par Robert Lefèvre, par Isabey, par Ingres,
par Girodet, par Houdon, et comparer les traits encore indécis de
l’éphèbe que nous présente le portrait de Greuze au profil empâté et
au masque césarien du dessin d’Ingres. La plupart de ces portraits
étant connus % nous nous contenterons de les signaler; l’un d’eux,
cependant, mérite une attention particulière : c’est un buste de
Bonaparte, signé Corbet, an VU, qui, par la grâce primesautière de
son allure, rappelle plus l’art souple et vibrant des Caffieri et le
charme de Prud’hon que la froide correction des Chaudetet des Bosio.
Charles-Louis Corbet était élève de Berruer; né à Lille en 1758, il
mourut en 1808, après avoir exposé de 1800 à 1808 de nombreux
bustes et quelques groupes qui ne semblent pas avoir été remarqués.
N’eût-il fait que ce joli buste, il a droit à une petite place dans l’art
de son temps s.

La famille impériale est également représentée par de nombreuses
images : voici de Madame Mère deux grands portraits en pied, l’un de
Gérard et l’autre de Robert Lefèvre. Voici les deux impératrices,
Joséphine et Marie-Louise, la première peinte par Saint dans deux
charmantes miniatures, la seconde dessinée par Prud’hon; voici la

1. Adélaïde habille des Vertus, femme Guyard ou Guiard. Voir au sujet de celle
artiste : Les femmes artistes à l'Académie Royale de peinture, et de sculpture par
O. Fidiére, Paris, Charavay frères, 1883.

2. Presque tous ces portraits sont signalés et reproduils dans le livre de notre
excellent confrère M. Armand Dayot, Napoléon raconté par l’image.

3. Il existe trois épreuves en marbre de ce buste. L’une se trouve au musée de
Versailles, l’autre au musée de Lille, la troisième au musée d’Ajaccio. 11 en a été tiré
en outre cent épreuves en plâtre qui furent distribuées à l’entourage de l’Empereur.
 
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