Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 14.1895)

LE TRÉSOR D’ARGENTERIE DE BOSCO REALE.

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mythologiques ciselés sur ses coupes d’argent, il nous montre jusqu’à
quel point l’amour de l'argenterie était poussé chez les riches Romains
de son temps. On se glorifiait de posséder des vases anciens sortis
des mains d’artistes célèbres. Tout le monde connaît l’histoire de
l’orateur L. Licinius Crassus qui paya cent mille sesterces deux
coupes ciselées par Mentor, dont il n’osa pas se servir. Le possesseur

I' H I A L E ORNÉE b’ü.X BUSTE D ’ H Ο Μ M E .

de notre phiale devait avoir les mêmes scrupules; ils étaient
très justifiés. C’est, en effet, un objet d’art exécuté avec une rare
perfection, un objet de vitrine, comme nous dirions aujourd’hui.
Il suffit de regarder l’original pour en être convaincu. Un détail,
entre autres, le prouve avec évidence : les oreilles sont percées de
petits trous auxquels étaient suspendues des boucles mobiles, certai-
nement en or. Il est regrettable qu’elles n’aient pas été retrouvées :
leurs proportions minuscules et leur décoration nous auraient