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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Héron de Villefosse, Antoine Marie: Le trésor d'argenterie de Bosco Reale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0110

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LE TRÉSOR D’ARGENTERIE DE BOSCO REALE.

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la croupe de l’animal, tient un parasol ouvert au-dessus de la tète du
petit dieu; un autre tire la panthère par une branche de vigne. Du
côté opposé, un âne, planté solidement sur ses quatre pieds, refuse
d’avancer: il résiste aux Amours qui le tourmentent et qui essaient
en vain de l’entraîner. Le contraste est plein de malice.

De telles scènes sont fréquentes sur les vases de ce genre. Plu-
sieurs canlhares trouvés à Pompéi en 1835 et en 1836 nous offrent des
représentations analogues ; l’un d’eux fait voir des Amours montés sur
des Centaures et sur des Centauresses. Dans le magnifique trésor de
Bernay, conservé à la Bibliothèque Nationale, deuxcanthares offrent
le même sujet, agrémenté d’une infinité de détails intéressants.

11 est temps de parler des deux curieux gobelets aux squelettes
dont l’Académie des Inscriptions a publié les images dans ses
comptes rendus. Ce sont de grands vases à boire munis d’une petite
anse en forme d’anneau et soutenus par trois pieds arrondis ayant
l’apparence d’une coquille renversée. Ils sont ornés, près du bord, de
guirlandes de roses au-dessous desquelles apparaissent des squelettes
dans les attitudes les plus diverses.

On connaissait des gobelets de ce genre en terre cuite. Le Musée
d’Orléans en possède un, découvert à Heudebouville dans le départe-
ment de l’Eure. Récemment la docte comtesse Lovatelli en a signalé
d’autres trouvés en Italie et sortis des fabriques célèbres d’Arezzo.
Mais les scènes figurées sur ces vases étaient restées incomprises,
faute de légendes explicatives. Sur les gobelets de Bosco Reale, au
contraire, une série d’inscriptions grecques tracées au pointillé
fournit des indications précieuses qui permettent de saisir le sens
de ces étranges représentations, de comprendre la pensée qui a
présidé au choix des personnages et de goûter même les préceptes
d’une douce et facile philosophie.

Ces squelettes représentent pour la plupart des grands hommes
de la Grèce. Les noms de poètes célèbres, d’illustres philosophes
sont inscrits auprès de chacun d’eux.

Sur le premier, voici Euripide, appuyé sur un thyrse, le regard
tourné vers un grand masque tragique ; Monimos, célèbre acteur
d’Athènes, est placé près de lui; Ménandre, portant dans la main droite
une torche allumée, tient de l’autre main un masque de femme qu’il
contemple avec amour; Archiloque joue delà lyre à ses côtés. Sur
le second gobelet, Zenon, appuyé sur un bâton noueux et chargé d’une
besace, montre du doigt Epicure accompagné d’un petit cochon et
 
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