Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Héron de Villefosse, Antoine Marie: Le trésor d'argenterie de Bosco Reale
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0115

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
104

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les temples. Mais c’est en examinant les pièces originales à date
certaine, c’est en les comparant entre elles qu’on peut étudier avec
quelque profit l’argenterie ancienne.

Sous ce rapport, la trouvaille de Bosco Reale, comme celles
d’Herculanuin, comme les découvertes d’argenterie faites à Pompéi
en 1835 et en 1836, compte parmi les plus utiles à la science. Tous
les vases, tous les objets que l’éruption du Yésuve a sauvés d’une
destruction inévitable sont en effet contemporains. On aime à y
retrouver des originaux grecs ou des copies romaines de modèles
helléniques dans lesquels la liberté du style égale celle de l’inven-
tion, où la décoration, dégagée de tout lien avec la vie civile ou
religieuse, emprunte à la nature ses effets les meilleurs et les plus
gracieux. L’art alexandrin règne en maitre sur ce terrain. Aussi,
l’opinion si plausible de M. Th. Schreiber, qui désigne Alexandrie
comme le centre de la fabrication des objets d’argent au commence-
ment de l’empire romain, se trouve-t-elle confirmée d’une manière
très frappante par l’apparition de la phiale d'argent de Bosco Reale
ornée de l’image de cette ville. Les gobelets aux squelettes, eux-
mêmes, avec leurs étranges représentations, avec cette réunion des
poètes etdes philosophes les plus célèbres de la Grèce avec ces joyeuses
exclamations rédigées en langue grecque, nous ramènent également
vers cette cité littéraire et sceptique, devenue, sous les Ptolémées, le
foyer le plus actif de la vie hellénique. Moschion et Ménandre ne
sont-ils pas aussi les poètes favoris et les plus goûtés des Alexandrins?

Le Musée du Louvre ne possédait encore qu’un petit trésor
d’argenterie religieuse, d’un intérêt médiocre, découvert en 1836 à
Notre-Dame d’Alençon. Grâce à la libéralité du baron Edmond de
Rothschild, il pourra montrer un des ensembles d’argenterie antique
les plus dignes d’attirer l’attention des artistes et des savants.

ANT. HÉRON DE VILLEFOSSE.
 
Annotationen