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GAZETTE DES BEjAUX-ARTS.
Nicolo da Coreggio, Mario Equicola, Antimaco, Paride, Ceresara,
toute sa cour littéraire enfin, l’avaient imbue de ces idées ; pratique
au plus haut degré dans les choses de la vie, élève de Machiavel en
politique, adonnée à la poésie, avec du rêve dans l’esprit, Isabelle
eiit tenté de donner une forme plastique au Roland amoureux comme
au Songe de Poliphile ou à ces romans de chevalerie qu’elle désigne
dans ses lettres sous le nom de Paladini di Franza.
En réalité, l’expérience faite avec le Pérugin, malgré ce que la
marquise lui avait écrit au reçu du Combat de l’Amour contre la
Chasteté, ne lui avait pas réussi; elle ne comptait point cette toile
parmi celles qui avaient sa prédilection. L’œuvre, en effet, est faible,
elle pâlit devant celles de Mantegna et celles de Costa, auxquelles
elle devait faire pendant; aussi, quand elle en eut pris possession,
se rappelant que Luigi Ciocha lui avait fait remarquer que le
Pérugin n’était pas fait pour peindre des compositions avec figures
de petite dimension, la marquise écrivit en ces termes à l’artiste :
« Quando (il cuadro) fusse stato finito cum magior diligenza..., seria
stato maggior honore vostro e piu nostra satisfazione » ; et, alors qu’elle
demandait à Mantegna, à Lorenzo Costa deux compositions qui
devaient se faire pendant au studiolo, elle ne recourut plus jamais
au Pérugin pour sa décoration.
CHARLES YR1ARTE.
(La suite prochainement.)
GAZETTE DES BEjAUX-ARTS.
Nicolo da Coreggio, Mario Equicola, Antimaco, Paride, Ceresara,
toute sa cour littéraire enfin, l’avaient imbue de ces idées ; pratique
au plus haut degré dans les choses de la vie, élève de Machiavel en
politique, adonnée à la poésie, avec du rêve dans l’esprit, Isabelle
eiit tenté de donner une forme plastique au Roland amoureux comme
au Songe de Poliphile ou à ces romans de chevalerie qu’elle désigne
dans ses lettres sous le nom de Paladini di Franza.
En réalité, l’expérience faite avec le Pérugin, malgré ce que la
marquise lui avait écrit au reçu du Combat de l’Amour contre la
Chasteté, ne lui avait pas réussi; elle ne comptait point cette toile
parmi celles qui avaient sa prédilection. L’œuvre, en effet, est faible,
elle pâlit devant celles de Mantegna et celles de Costa, auxquelles
elle devait faire pendant; aussi, quand elle en eut pris possession,
se rappelant que Luigi Ciocha lui avait fait remarquer que le
Pérugin n’était pas fait pour peindre des compositions avec figures
de petite dimension, la marquise écrivit en ces termes à l’artiste :
« Quando (il cuadro) fusse stato finito cum magior diligenza..., seria
stato maggior honore vostro e piu nostra satisfazione » ; et, alors qu’elle
demandait à Mantegna, à Lorenzo Costa deux compositions qui
devaient se faire pendant au studiolo, elle ne recourut plus jamais
au Pérugin pour sa décoration.
CHARLES YR1ARTE.
(La suite prochainement.)