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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 2
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Bouchot, Henri: Le portrait-miniature en France, 5 [= 8], Du second Empire jusqu'à nos jours
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0159

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

scissions; les aquarellistes y ont réussi, et leur succès a tenté tout le
monde. A dire vrai, les nouveaux syndiqués n’ont point eu com-
plètement la vogue rêvée; la faute en est imputable à leur précipita-
tion, à l’époque mal choisie qui force les adhérents à remettre en cir-
culation des œuvres précédemment aperçues aux Salons de peinture.
L’attrait de nouveauté n’existant guère, les visiteurs comptent sur la
partie rétrospective pour corser le spectacle. Or, sans vouloir outre-
passer les critiques permises, on peut remarquer combien encore
cette partie est inférieure à ce qu’on pourrait attendre d’elle. Elle
se compose plus ordinairement d’objets de second ordre auxquels
leurs propriétaires attachent un prix moral, et que le jury accepte
faute de mieux. Et puis, ces entreprises ont besoin d’être mûries; on
a dans le principe agi un peu révolutionnairement, à la façon des
gens qui ont une idée politique et la veulent imposer. Le jury, com-
posé de personnes fort compétentes dans les œuvres modernes, n’a
peut-être pas mis son érudition rétrospective en concordance avec
ses connaissances du métier actuel. Il s’ensuit une gaucherie dont
les prochaines exhibitions feront probablement justice. Malheureu-
sement la critique ne peut parler que sur pièces produites, et dans le
cas présent nous sommes gênés.

Sans doute, on voit et on peut étudier les travaux contemporains
beaucoup mieux en ces espaces restreints. Le visiteur n’y apporte
pas l’ahurissement de tomber sur de minuscules objets au sortir des
salles de peinture où les toiles se mesurent à l’aune. Mais, je le
répète, l’avantage très réel s’en perd par faute de nouveautés vraies.
Que les miniaturistes ouvrent leur exposition en février ou en mars,
et que leurs travaux de l’année partent de là pour les Champs-Elysées
ou le Champ-de-Mars ; ce sera, comme pour les tableaux du cercle
Yolney ou des Mirlitons, une façon privée d’attirer l’attention avant
la grande foire officielle. Peut-être même les artistes auraient-ils
un meilleur intérêt à ce jeu et s’abandonneraient-ils moins à la
besogne quelconque. En vue de récompenses possibles, ce serait
encore une manière de forcer les bonnes volontés; les grand jurys,
mieux renseignés sur la valeur d’une œuvre, seraient moins excu-
sables de les passer sous silence.

Sauf donc leur désir de prendre date et de s’affirmer, les deux
récentes expositions n’ont rien exprimé. Elles ont montré une
seconde fois des portraits déjà vus, et, en vérité, assez ordinaires,
pour ne pas mériter le bis. On a tout loisir d’y retrouver les erreurs
spéciales de l’école moderne, l’absence d’intérêt, la maladresse, les
 
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