Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 18
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0203

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
188

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

en trouvant au bas de grands panneaux du xvme siècle des médail-
lons dorés avec l’effigie de Napoléon III.

Le premier Empire a laissé des marques de son passage dans
l’une des grandes pièces de l’Élysée qui sert de salle à manger.
La décoration en est aussi pauvre que disgracieuse, et l’on a imaginé
d’y encastrer dans des châssis de menuiserie deux grandes toiles
de Carie Vernet, représentant une des victoires de Murat et la reine
Caroline se promenant en calèche.

Les appartements du premier étage, refaits aujourd’hui et agran-
dis, n’avaient pas reçu tout d’abord de décoration; quelques-uns,
datant du premier Empire et affectés à l’habitation particulière du Pré-
sident, ont été ornés de peintures et de paysages d’un médiocre intérêt.
Lors de l’agrandissement du palais de l’Élysée, on a fait transporter
au deuxième étage du Petit Trianon plusieurs cheminées de pièces qui
avaient été condamnées par les nouveauxplans.On a déposé récemment,
à l’entrée de la salle de bal, quelques boiseries provenant de l’ancien
hôtel Sébastiani, sur l’emplacement duquel a été ouverte la rue de
l'Élysée, notamment une frise à rinceaux dorés. Cinq paysages de
Houel, datés de 1775, qui les accompagnaient furent à ce moment-là
remisés dans les magasins du Louvre.

Devant le perron qui conduit au jardin sont disposés deux
groupes en marbre d’une exécution très souple, probablement
dus à Tassaert, ou à Guyard, sculpteur peu connu en France et
souvent employé par Beaujon. Il serait à désirer que ces sculptures,
taillées dans un marbre friable et déjà très usé, fussent placées à
l’abri des injures du temps, dans l’un de nos musées.

On doit regretter qu’une partie des plus précieuses tapisseries du
Garde-Meuble soit employée à garnir les cloisons des constructions
provisoires de la salle des fêtes, des buffets et des salles de service,
où elles sont exposées aux dangers constants de l’incendie. Clouées
au hasard et à la mesure des parois, sans souci des sujets qu’elles
représentent, ni de leur époque de fabrication, cette exposition
présente un aspect lamentable. Des panneaux dessinés par Audran
et tissés d’or sont convertis en portières se doublant entre elles et
exigeant, par suite de leur poids, un effort pour être soulevées qui
entraînera fatalement leur destruction. Quand donc se décidera-t-on
à considérer la collection de tapisseries que nous a léguée l’ancienne
couronne comme l’un des plus beaux fleurons de notre richesse
nationale, et cessera-t-on de les prêter à tort et à travers, sans
besoin ni motif suffisant, à toutes les expositions, de s’en servir
 
Annotationen