DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 18
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
commencé par Fragonard, mais le. peintre et l’actrice s’étant
brouillés, ce fut David qui fut chargé de le terminer.
La grande curiosité de l’hôtel était le théâtre, sur lequel la déesse
déployait son double talent de danseuse et de comédienne aux yeux
de ses admirateurs. Krafft et Ransonnette 1 ont reproduit ce petit
temple imité de l’antique et orné d’un long bas-relief, le Triomphe
de la Danse, ainsi que d'un groupe : Terpsichore couronnée par Apollon,
sculpté par Lecomte ; le plafond en était dit à Taraval.
Une autre « impure », la Duthé, dont la célébrité a balancé celle
de la danseuse, habitait également un hôtel de la Chaussée-d’Antin,
présent du comte d’Artois, qui est disparu après avoir appartenu à
M. Talabot et à M. le comte Pillet-Will. Lors de la démolition,
M. Double eut la bonne fortune de sauver delà destruction les pein-
tures d’un boudoir, qui peuvent compter parmi les meilleures œuvres
de G. van Spaendonck. Les panneaux·qui composent cette décora-
tion, où régnent des guirlandes de fleurs et des couronnes au-dessous
desquelles des colombes font leur nid, ont été gravés dans la Gazelle
des Beaux-Arts2 peu de temps après leur acquisition par l’amateur
avisé. C’est le triomphe du joli et du précieux, et ces compositions
rappellent les motifs de Berthault et de Bachelier. La pièce conservait
encore sa cheminée de marbre blanc ornée de carquois en bronze
doré et son alcòve entourée de glaces.
Quatre panneaux présentant les mêmes qualités décoratives 1 2 3, et
qu’on croit provenir également de l’hôtel de la Duthé, sont entrés
dans les collections du Musée des Arts décoratifs, après avoir passé
par les mains de M. Virot et de M. Miallet.
Nous trouvons, dans le catalogue de l’une des ventes faites par
le marchand Mombro (1868), l’indication d’une boiserie de salon
sculptée et dorée, comprenant quatre portes à vantaux pliants avec
leurs impostes, deux encadrements de glaces et douze pilastres, qui
provenaient de Dhôtel du cardinal Fesch démoli pour le percement
de la rue de Chàteaudun. Bien qu’ayant assisté à la vente, nous
n’avons pas gardé le souvenir de cette décoration. Le cardinal Fesch
habitait 1 ancien hôtel du président ILocquart de Montfermeil, situé
jadis à l'angle de la rue Saint-Lazare et de la Chaussée-d’Antin.
La banque de MM. de Rothschild est propriétaire de l’hôtel construit
1. Krafft et Ransonnette, Choix des plus beaux édifices.
2. Gazetle des Beaux-Arts, -1869, 2= série, t. 1, p. 390.
3. De Champeaux, Portefeuille des arts décoratifs, 1890-1891, 1891-1892.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
commencé par Fragonard, mais le. peintre et l’actrice s’étant
brouillés, ce fut David qui fut chargé de le terminer.
La grande curiosité de l’hôtel était le théâtre, sur lequel la déesse
déployait son double talent de danseuse et de comédienne aux yeux
de ses admirateurs. Krafft et Ransonnette 1 ont reproduit ce petit
temple imité de l’antique et orné d’un long bas-relief, le Triomphe
de la Danse, ainsi que d'un groupe : Terpsichore couronnée par Apollon,
sculpté par Lecomte ; le plafond en était dit à Taraval.
Une autre « impure », la Duthé, dont la célébrité a balancé celle
de la danseuse, habitait également un hôtel de la Chaussée-d’Antin,
présent du comte d’Artois, qui est disparu après avoir appartenu à
M. Talabot et à M. le comte Pillet-Will. Lors de la démolition,
M. Double eut la bonne fortune de sauver delà destruction les pein-
tures d’un boudoir, qui peuvent compter parmi les meilleures œuvres
de G. van Spaendonck. Les panneaux·qui composent cette décora-
tion, où régnent des guirlandes de fleurs et des couronnes au-dessous
desquelles des colombes font leur nid, ont été gravés dans la Gazelle
des Beaux-Arts2 peu de temps après leur acquisition par l’amateur
avisé. C’est le triomphe du joli et du précieux, et ces compositions
rappellent les motifs de Berthault et de Bachelier. La pièce conservait
encore sa cheminée de marbre blanc ornée de carquois en bronze
doré et son alcòve entourée de glaces.
Quatre panneaux présentant les mêmes qualités décoratives 1 2 3, et
qu’on croit provenir également de l’hôtel de la Duthé, sont entrés
dans les collections du Musée des Arts décoratifs, après avoir passé
par les mains de M. Virot et de M. Miallet.
Nous trouvons, dans le catalogue de l’une des ventes faites par
le marchand Mombro (1868), l’indication d’une boiserie de salon
sculptée et dorée, comprenant quatre portes à vantaux pliants avec
leurs impostes, deux encadrements de glaces et douze pilastres, qui
provenaient de Dhôtel du cardinal Fesch démoli pour le percement
de la rue de Chàteaudun. Bien qu’ayant assisté à la vente, nous
n’avons pas gardé le souvenir de cette décoration. Le cardinal Fesch
habitait 1 ancien hôtel du président ILocquart de Montfermeil, situé
jadis à l'angle de la rue Saint-Lazare et de la Chaussée-d’Antin.
La banque de MM. de Rothschild est propriétaire de l’hôtel construit
1. Krafft et Ransonnette, Choix des plus beaux édifices.
2. Gazetle des Beaux-Arts, -1869, 2= série, t. 1, p. 390.
3. De Champeaux, Portefeuille des arts décoratifs, 1890-1891, 1891-1892.