DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Schefer, Charles: Note sur un tableau du Louvre naguère attribué à gentile Bellini
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0220
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
s’assurer une place parmi les acteurs d’une scène aussi solennelle.
Après ces éclaircissements, il ne peut subsister aucun doute sur
le sujet du tableau et sur la fausseté de l’attribution à Bellini, qui,
mort en 1507, n’a pu peindre un épisode de l’année 1512. Ajoutons
que les traits du sultan Qansou Ghoury. coiffé de son turban à cornes,
étaient connus au xvp siècle. Paul Jove nous le montre dans ses
Elogia virorum bellica virtute illustrium (Florence, 1551). Boissard l’a
fait reproduire par Théodore cle Bry dans ses Vitee et icones sultanorum
Turcicorum, parues à Francfort en 1596, et dont une seconde édition
fut publiée par Jost Amman en 1648. Cesare Veccellio l’a donné
dans ses Habiti antichi over raccolta cle figure delineate dal gran Titiano
et da Cesare Veccellio, il suo fratello (Yenise, 1590).
Notre tableau fut acheté par Louis XIY et placé dans son cabinet.
Il resta à Yersailles jusqu’à la Révolution. Guillet en a fait exécuter
une gravure au trait pour son Histoire du règne de Mahomet II
publiée en 1681, et une gravure sur acier figure dans le volume
consacré à la Turquie par MM. Jouannin et Yan Gaver dans la
collection de l'Univers pittoresque.
En somme, cet intéressant tableau du Louvre, destiné à perpétuer
le souvenir d’une négociation menée à bonne fin dans les circon-
stances les plus délicates,· a dû être peint, sans doute, pour Domenico
Trevisan, peu de temps après son ambassade, c’est-à-dire vers 1513,
par un artiste de l’école de Gentile Bellini.
CHARLES SCHEFER.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
s’assurer une place parmi les acteurs d’une scène aussi solennelle.
Après ces éclaircissements, il ne peut subsister aucun doute sur
le sujet du tableau et sur la fausseté de l’attribution à Bellini, qui,
mort en 1507, n’a pu peindre un épisode de l’année 1512. Ajoutons
que les traits du sultan Qansou Ghoury. coiffé de son turban à cornes,
étaient connus au xvp siècle. Paul Jove nous le montre dans ses
Elogia virorum bellica virtute illustrium (Florence, 1551). Boissard l’a
fait reproduire par Théodore cle Bry dans ses Vitee et icones sultanorum
Turcicorum, parues à Francfort en 1596, et dont une seconde édition
fut publiée par Jost Amman en 1648. Cesare Veccellio l’a donné
dans ses Habiti antichi over raccolta cle figure delineate dal gran Titiano
et da Cesare Veccellio, il suo fratello (Yenise, 1590).
Notre tableau fut acheté par Louis XIY et placé dans son cabinet.
Il resta à Yersailles jusqu’à la Révolution. Guillet en a fait exécuter
une gravure au trait pour son Histoire du règne de Mahomet II
publiée en 1681, et une gravure sur acier figure dans le volume
consacré à la Turquie par MM. Jouannin et Yan Gaver dans la
collection de l'Univers pittoresque.
En somme, cet intéressant tableau du Louvre, destiné à perpétuer
le souvenir d’une négociation menée à bonne fin dans les circon-
stances les plus délicates,· a dû être peint, sans doute, pour Domenico
Trevisan, peu de temps après son ambassade, c’est-à-dire vers 1513,
par un artiste de l’école de Gentile Bellini.
CHARLES SCHEFER.