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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 3
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Maindron, Maurice: L' armeria de Madrid, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0225

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L’ARMERIA DE MADRID.

209

ÉPÉE DU XIIIe SIÈCLE,
JADIS ATTRIBUÉE A
ROLAND.

XIV. — 3e PÉ

vicissitudes et aux incendies qui détruisirent
tant d’objets fragiles, fortune d’autant plus singu-
lière que la nature même de ce cimier — il est
fait de parchemin — semblait le condamner à
une ruine certaine. D’un petit couronnement
servant de base se dresse l’encolure d’un dragon,
d’une sorte de chimère, dont les ailes à fortes
nervures se lèvent verticales1. Le fils du vaincu
de Muret semble avoir chéri cette sorte d’em-
blème que l’on retrouve sur ses sceaux. Le
carton matelassé intérieurement (e interiormente
cubierto de esponja) est peint et doré.

Nous reproduisons ici une admirable épée du
xme siècle, complète, avec son fourreau, et qui fut
longtemps désignée sous le nom d’épée de Roland.
Tout porte à croire qu’elle a appartenu à saint
Ferdinand, comme le disait déjà le catalogue de
1854 et comme le prouvera la prochaine étude

1. Lors de l’expédition de Majorque (1229), don Jayme
portait un cimier ailé à son heaume : « A cheval, bardé
d’acier, enchemisé de mailles, la chauve-souris de fer
perchée sur le heaume... » (Cf. Lucien Dollfus, Études sur
le moyen âge espagnol. In-8", Paris, Leroux, 1894, p. 195.)
— Le cimier de l’Armeria a dù appartenir à un heaume de
tournoi. 11 a pu exister une confusion entre les lermes de
dragon et de chauve-souris, comme en témoignent les
lignes suivantes de G. Campuzano y Herrera dans le cata-
logue de l’Armeria publié à Madrid en 1854 : «... y su
cimerà tiene la forma de un dragon alado, Damado .en
lemosin drac-pennat, y noi rat-pennat corno dicen los
valencianos. » (Page 71, n° 1632.) CL Dib. de S. tome I,
pi. 1, flg. 1 et 2. J. M. Bover, dans son Histoire de Majorque,
s’exprime ainsi : « Tenemos por mas averiguado que el
timbre puesto sobre el yelmo de las armas reales del rey
D. Jayme es un feroz dragon con alas estendidas ; lo que
duramente se puede ver en las armas que desde el liempo
de la conquista se conservan en la sala de esta universitad,
y que la semejanza de los vocablos drac-pennat y rat-
pennat en lingua lemosina ha sido el motivo de este
commun error. » (Hist, general del reino de Mallorca,
tome I, p. 327.) Il faut remarquer que les cimiers du
xiii° siècle étaient très peu élevés. (Cf. Demay, Le costume
d'après les sceaux.)

RIODE.

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