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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 3
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Maindron, Maurice: L' armeria de Madrid, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0232

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

216

une courte chemise de mailles qui revêt le torse et les bras. La cui-
rasse d’acier doublée est recouverte de son ancien brocart tissé d'or
et de pourpre; elle est poinçonnée aux armes de la fameuse fabrique
espagnole de Valence. Le heaume à tête de crapaud, les brassards
complets sont d’acier poli, mais la rondelle de la lance, large et plate,
montre encore des ornements gravés à la pointe et autrefois dorés.
On remarquera combien toutes ces pièces, datant de la fin du xve siècle,
présentent d'intérêt, en nous montrant toutes les dépendances de
l'armure de joute, faucre à crémaillère, moraillons du heaume dont
le gorgerin s’échancre pour laisser passer le piton d’acier, axe de la
poire de bois où venait s’attacher la targe ou placard. A la courte bra-
connière, à hauteur de la hanche est fixé un fort godet où pouvait
reposer le sabot de la lance quand on la tenait verticale. Ce harnois
est catalogué sous le n° A. 17; un autre (A. 16) a sa courte jupe, sa
demi-saie, de velours jaunâtre brodé; sa cuirasse a encore son revête-
ment de brocart. Le brassard droit est complet, avec ses deux canons,
sa cubitière et son miton; du gauche il ne reste que la cubitière et le
miton. Il existe un demi-renfort gauche, pour le plastron, qui a une
tuile à sa braconnière. Ces pièces de plates sont chargées de gra-
vures à la pointe, tout comme la rondelle de lance, et ces gravures
étaient autrefois dorées. Le poinçon est une fleur de lys.

A Philippe le Beau sont encore attribuées diverses pièces d’armes
montées sur un mannequin (A. 11 à A. 15), portant un corps de cui-
rasse avec rondelles d’épaules, brassards et gantelets, et un curieux
casque en forme de petite barrette avec bavière. Toutes ces plates sont
chargées de gravures à la pointe dorées, où se lisent des inscriptions
en latin et en bas flamand. A cette armure se rapportent un chanfrein
et une selle d’armes à cannelures en biseau, et un montante, épée à
deux mains, dont la lame gravée et dorée porte l’inscription : QUI
VODKA. Sur le haut de la dossière de ce harnais est un poinçon en
forme de cercle coupé par un diamètre horizontal, d’où s’élève une
croix. Ces diverses pièces d’armes habillant les trois mannequins se
retrouvent figurées dans l’inventaire illustré de Charles-Quint.

MAURICE MAINDEON.

[La suite prochainement.)
 
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