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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 3
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0234

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218

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Tous les logements de la Cour refaits sous Louis XY et les « petits
appartements » créés pour l’usage particulier du roi reçoivent des
sculptures de Yerberckt. Pour nous en tenir aux cabinets du premier
étage, nous avons à leur sujet cette mention significative de Blondel :
« La plus grande partie de la sculpture des anciennes pièces a été
faite par Dugoulon et Roumier, deux des plus habiles sculpteurs en
bois du commencement de ce siècle: les sculptures faites de nos jours
sont de l’exécution du sieur Verberckt, dessinateur et sculpteur de
beaucoup de mérite en ce genre » Précisons, s’il est possible, cette
affirmation devant des œuvres existantes, afin de sortir des indica-
tions vagues qu’on se passe de main en main et de permettre des
attributions certaines.

Une pièce qui peut servir, je crois, de point de départ pour juger
du style de Yerberckt est la chambre à coucher de Louis XY. La
« nouvelle chambre du roi » ou « petite chambre » a été faite en
1738. La Martinière et Piganiol affirment cette date, que les registres
des magasins de Versailles confirment pour les mois d’août à
novembre. Nous savons par le duc de Luynes le motif au moins
apparent de cette installation. La chambre de Louis XIY était
impossible à chauffer: si le roi était malade l’hiver, il fallait mettre
un lit dans la pièce voisine, qui était le cabinet du Conseil, et c’était
une grande incommodité. Après avoir patienté de longues années,
Louis XV voulut une chambre nouvelle et ne conserva l’ancienne
que pour les audiences publiques et les usages d’étiquette, y compris
le lever et le coucher, qui continuèrent à avoir lieu au lit de parade
où le roi ne couchait plus. On installa la chambre véritable dans un
salon qui servait jusque-là de billard, et qu’éclairaient les deux
premières fenêtres en retour sur la Cour de marbre. Ce salon fut
élargi vers la Cour des cerfs, sur laquelle on prit la place de l’alcôve
et d’une petite garde-robe. Les plans des archives donnent le détail
de ces travaux; le duc de Luynes en indique la raison officielle; la
chronique de cour en fait deviner la raison cachée : il s'agit de
mettre le roi mieux à portée des « petits appartements » et de
Mme de Mailly 1 2.

L’usage des Bâtiments était d’exécuter les grands travaux pendant

1. Architecture française, t. IV, p. 154. Blondel écrit en 1753, précisément
l’année où Rousseau, qu'il ne nomme nulle part, va se faire connaître par ses
premiers grands ouvrages.

2. Preuves, cotes et références seront données dans un autre travail.
 
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