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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 3
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0242

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22G

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

librent, sans qu’aucun répète rien de l’autre; le haut des montants
supporte des enfants tenant des guirlandes dans des attitudes
variées. Les enfants font d’ailleurs l’objet général de la décoration;
on les retrouve dans les sept médaillons, placés au centre des
panneaux, et dont neuf sont d’importants bas-reliefs. Ces enfants
jouent à la bascule, aux bulles de savon, font des guirlandes,
vendangent, s’amusent avec un dauphin, un petit chien; une des
plus jolies scènes traite avec un art original le motif classique du
« Bouc aux enfants ». Ce sont des enfants déjà qui animent les bas-
reliefs du Cabinet de la pendule et même ceux, plus petits, de la
Chambre du roi; mais ceux du Cabinet d’angle sont beaucoup plus
intéressants, d’une invention plus délicate et d’une exécution plus
souple.

IY

l’aPPARTEMENT DE MADAME ADÉLAÏDE

C’est une partie du château où Dussieux a accumulé quelques-
unes de ses plus graves erreurs. L’intérêt d'art et d’histoire intime
qui s’y attache oblige à grouper ici quelques indications précises.
C’est l’appartement sur lequel Michelet aécrit la page que l’onconnait
sur les rapports du roi et de sa fille. Egaré trop vite par son imagina-
tion, mais inspiré par l’idée juste de tirer parti d’un examen des
lieux,il a remarqué combien l’installation de Madame Adélaïde à
côté du roi (27 novembre 1753) pouvait servir une politique : « Leur
vie fut une depuis lors, et tout à fait mêlée par la force des choses et
par le local même... Du coté de Madame et du côté du roi, des pièces
intermédiaires tenaient les gens éloignés, à distance. Rien entre eux
qui les séparât, nul valet, nul œil curieux1. » Mais l’historien rêve
quand il dit de la fille préférée du roi : « Elle se sacrifiait en prenant,
pour vivre avec lui, ce logis maussade, ennuyeux, qui lui faisait
perdre tous les agréments de son rang, logis inconvenant et indigne
d’une aînée de France... » Ce sont là de ces aberrations de vision
auxquelles certain Michelet nous a accoutumés. L’appartement éclairé
sur la Cour de marbre, de plain-pied avec celui du roi, l’apparte-

1. Histoire de France, xvi, 321-323. Avec la fausse date du 23 décembre, Michelet
tenant à placer la « cabale dévote » et les « fêtes de Noël ».
 
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