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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 3
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0249

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232

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Pour détruire des légendes, il faut autre chose quedes arguments
debon sens; il faut des arguments de fait. Mais il est permis, une
fois ceux-ci donnés, de forcer les gens à regarder les invraisemblances
morales qui auraient dû suffire à les détromper. Louis XY, en ses
pires excès (d’ailleurs prodigieusement exagérés), n’a jamais perdu
une certaine décence extérieure, ni dépassé la limite de bienséance
à laquelle il se jugeait tenu comme père de famille et comme roi.
Hors le cas d’ivresse, on ne cite pas de lui de paroles grossières pro-
noncées devant témoins. Comment croire qu’il eût fait confidence
à un sculpteur d’un désir de fixer le témoignage de ses rêves de
débauche? Comment admettre qu’on eût étalé des obscénités à portée
de la vue, dans la salle à manger de sa fille et dans la sienne, où
toute la Cour, où des étrangers même pouvaient entrer? L’énormité
d’une pareille supposition saute aux yeux, dès qu’on y réfléchit. Il
faut que l’érudition libidineuse en prenne son parti : il n’y a pas eu,
il ne pouvait pas y avoir d'obscena au château de Versailles.

PIERRE DE NOLHAC.

{La suite prochainement.)
 
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