JEAN PERRÉAL, DIT JEAN DE PARIS.
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Charles ΥΙΙΓ, il y a un Jean de Paris (Jean Bricet1), chirurgien du
roi; sous Louis XII, un autre (Jean Le Roy) qui est poète-; sans
parler des personnages secondaires, comme le Jean de Paris (Jean
Brunei), écuyer de Louise de Savoie3, ou le Jean de Paris, simple ser-
viteur de M. de Saint-Marsault4 ; si bien qu’on a toujours confondu,
jusqu’à présent, Perréal avec quelque autre Jean de Paris. Son sobri-
quet présente encore un inconvénient : on a voulu en tirer des induc-
tions. Par exemple, un sens géographique : Perréal " aurait passé à
Paris comme Jean de Bologne à Bologne, ou yseTait né, commele Péru-
gin à Pérouse. Aux yeux de M. Paul Lacroix, Perréal aurait valu à son
surnom une popularité extraordinaire, et l’aurait fait passer en pro-
verbe0... Puisque ce sont là des hypothèses, on peut en penser ce qu’on
voudra. Il est vrai, seulement, que ce sobriquet, comme l’indique Le
roman contemporain de Jehan de Paris, désignait volontiers un homme
magnifique, une sorte de « marquis de Carabas », et, peut-être, à ce
point de vue, Perréal a-t-il pu s’en montrer digne dès l’enfance. En
tout cas, loin de s’en offenser, Perréal s’en para constamment, au
point de le substituer à son nom patronymique, que nous lui conser-
verons néanmoins, pour éviter la confusion où sont tombés nos
prédécesseurs.
Les débuts de Perréal restent fort obscurs. Nous savons qu’il
reçut une bonne éducation : ses mœurs élégantes, ses allures spiri-
tuelles, hautaines, un peu cavalières, en témoignent suffisamment.
Son habitude de citer du latin, fût-il macaronique, et, de temps à
autre, certaines prétentions un peu pédantes trahissent clairement
aussi un passage par l’université7. II convenait même de prendre
1. Godefroy, Histoire de Charles VIII, p. 703.
2. Jean Le Roy, de Paris, dit Jean de Paris, poêle cl philosophe, fut probablement
un ami de Perréal, car une lettre latine de lui figure en tète du De laudibus lingue
gallicane, de Jean Lemaire, à la fin du livre 1 des Illustrations de Gaule.
3. Archives nat., K. 77,7. Ce Jean de Paris mort, Louise de Savoie vint en aide
à sa veuve et fit élever son fils à ses frais (fr. 2472, f» 33). Gaignières signale aussi,
dans la maison, Julien Primel, médecin (Bibl. Nat., ms. fr.. 21478), communément
nommé « maistre Julien ».
4. KK. 240, fo 120. Sans parler aussi de « Janus Parrhasius ». (Lactantii opera,
per Jan. Parrhasium edita,Xenetiis, Joannes ïacuinus, 1309. In-f°.)
3. Le nom de Perreal est transcrit Ferrei par Gaignières, dans les comptes de
François 1er, Perréail dans un compte de Lyon de 1324.
0. Heptaméron, p. 245, n. 1.
7. Il avait aussi fjfit des éludes de mathématiques (lettre du 8 octobre 1311, à
Barangier).
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Charles ΥΙΙΓ, il y a un Jean de Paris (Jean Bricet1), chirurgien du
roi; sous Louis XII, un autre (Jean Le Roy) qui est poète-; sans
parler des personnages secondaires, comme le Jean de Paris (Jean
Brunei), écuyer de Louise de Savoie3, ou le Jean de Paris, simple ser-
viteur de M. de Saint-Marsault4 ; si bien qu’on a toujours confondu,
jusqu’à présent, Perréal avec quelque autre Jean de Paris. Son sobri-
quet présente encore un inconvénient : on a voulu en tirer des induc-
tions. Par exemple, un sens géographique : Perréal " aurait passé à
Paris comme Jean de Bologne à Bologne, ou yseTait né, commele Péru-
gin à Pérouse. Aux yeux de M. Paul Lacroix, Perréal aurait valu à son
surnom une popularité extraordinaire, et l’aurait fait passer en pro-
verbe0... Puisque ce sont là des hypothèses, on peut en penser ce qu’on
voudra. Il est vrai, seulement, que ce sobriquet, comme l’indique Le
roman contemporain de Jehan de Paris, désignait volontiers un homme
magnifique, une sorte de « marquis de Carabas », et, peut-être, à ce
point de vue, Perréal a-t-il pu s’en montrer digne dès l’enfance. En
tout cas, loin de s’en offenser, Perréal s’en para constamment, au
point de le substituer à son nom patronymique, que nous lui conser-
verons néanmoins, pour éviter la confusion où sont tombés nos
prédécesseurs.
Les débuts de Perréal restent fort obscurs. Nous savons qu’il
reçut une bonne éducation : ses mœurs élégantes, ses allures spiri-
tuelles, hautaines, un peu cavalières, en témoignent suffisamment.
Son habitude de citer du latin, fût-il macaronique, et, de temps à
autre, certaines prétentions un peu pédantes trahissent clairement
aussi un passage par l’université7. II convenait même de prendre
1. Godefroy, Histoire de Charles VIII, p. 703.
2. Jean Le Roy, de Paris, dit Jean de Paris, poêle cl philosophe, fut probablement
un ami de Perréal, car une lettre latine de lui figure en tète du De laudibus lingue
gallicane, de Jean Lemaire, à la fin du livre 1 des Illustrations de Gaule.
3. Archives nat., K. 77,7. Ce Jean de Paris mort, Louise de Savoie vint en aide
à sa veuve et fit élever son fils à ses frais (fr. 2472, f» 33). Gaignières signale aussi,
dans la maison, Julien Primel, médecin (Bibl. Nat., ms. fr.. 21478), communément
nommé « maistre Julien ».
4. KK. 240, fo 120. Sans parler aussi de « Janus Parrhasius ». (Lactantii opera,
per Jan. Parrhasium edita,Xenetiis, Joannes ïacuinus, 1309. In-f°.)
3. Le nom de Perreal est transcrit Ferrei par Gaignières, dans les comptes de
François 1er, Perréail dans un compte de Lyon de 1324.
0. Heptaméron, p. 245, n. 1.
7. Il avait aussi fjfit des éludes de mathématiques (lettre du 8 octobre 1311, à
Barangier).