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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 4
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Maindron, Maurice: L' armeria de Madrid, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0300

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280

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

La première armure que Colmati, Colomanns de Brabant, comme il
est désigné dans les pièces d’archives, exécuta pour Charles-Quint
est datée de 1516 ; à cette époque, le grand Charles n’était encore
que duc, comme le prouvent les initiales entrelacées K. D., gravées
sur la passe-garde de la grande épaulière gauche. Ce superbe harnois
d’acier poli décoré de bandes étroites gravées et dorées, combinées,
avec des nervures ouvrées en torsades, a ses bordures retaillées en
séries de pointes de diamant. Ses pièces de rechange habillent quatre
mannequins ', et autour sont groupés les chanfreins et les selles
d’armes allant avec. Par son architecture générale, ce harnois
rappelle celui de François Ier à notreMusée d’Artillerie ; il est d’une
aussi belle forge, mais bien plus intéressant comme complexité de
pièces. L’armet, du type à bec de moineau2, présente un système de
fermeture compliqué à la nuque d’une patte d’acier dont l’extrémité
élargie fait saillie sous la rondelle de volet. Un armet d’un autre
type est destiné aux joutes.

L’armure dite des joutes de Valladolid3 fut exécutée par le plattner
augsbourgeois l’année suivante (1517). Son décor est composé de
bandes gravées courant sur les champs d'acier poli ourlés de fortes
torsades. Les cuissots et les grèves sans molletières ont leurs bords
denticulés en feuilles de houblon, motif ornemental cher jadis aux

d'arl, armure, ou autre. La dispersion des divers pièces d’un même harnois est
mauvaise; c’est autant de perdu pour la science, quand il faut aller examiner un
liras à Vienne et une grève à Paris, un chanfrein à Madrid et une pissière à
Berlin.

1. Ces diverses pièces d’un même harnois sont cataloguées en A. 1!) — A. 36; elles
se trouvent dans le second carré à droite, en entrant. Le cheval sur lequel est
montée l’armure de joule (À. 26) est armé de bardes bien postérieures en date
et qui ont,sans doute appartenu à Philipe II, comme en témoignent les emblèmes
gravés, où l’on retrouve la grenade d’Espagne et la rose des Tudors. Ces bardes
sont de travail allemand.

2. J’ai commisune erreur à propos des armets à bec de moineau, ici même, dans
un de mes articles sur le Musée d’Artillerie (1er mars 1894, p. 260), où je disais que
ce musée ne possédait pas de tels armets. A vrai dire, je m’étais trompé sur cer-
taines particularités de ces défenses de tête et je dois faire entrer dans la caté-
gorie dite à bec de moineau ou de passereau plusieurs casques du Musée d’Artille-
rie, dont un a été figuré par ViolIet-le-Duc. Cf. Catalogue du Musée d’Artillerie,
par le colonel Robert, p. 177 et suiv., nos 55 à 59. — A. Angelucci, Le Armi del cav.
Raoul Richards; Rome, 1883, p. 162. — Id., Catalogo della Armeria Reale; Turin,
1890, p. 75.

3. Voir, dans le Jahrbuch de Vienne (année 1860), la remarquable élude du comte
de Valencia sur la jeunesse de Charles-Quint et son amour pour les jeux guerriers.
 
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