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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 4
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Un portrait de Madame Lucien Bonaparte par le baron Gros
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0359

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336

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Var, qui, ne sachant pas écrire, ne put signer son acte de mariage le
jour où elle s’unit avec M. Bonaparte, comme elle sans rang et sans
nom. Nous savons, par des souvenirs fidèles, qu’elle était grande,
bien faite et svelte, qu’elle avait dans la taille et dans la démarche ce
moelleux abandon et cette élégance native que donnent l’air et le ciel
du Midi. Mais, comme alors les années valaient des siècles, l’idylle
s’élargit vite : la fortune de Lucien grandissait et imposait à la
simple fille qu’il adorait le devoir de s’élever avec lui. On la vit, en
effet, du bourg de Saint-Maximin passer sans embarras à ce Paris,
où elle reçut dans son salon le premier Consul et Mmo Récamier, et
à cette résidence de Plessis-Chamant où elle devait mourir au
printemps’ de'1800.

Lucien lui fit élever un tombeau dans le parc, et — disent les
souvenirs — se fit peindre, par Gros, dans une attitude recueillie
près du buste de Catherine. Notre portrait est la preuve qu’il ne s’en
tint pas là et qu’il pria le peintre de lui rendre l’image de la jeune
défunte, sous les ombrages même de Saint-Chamant qu’il pensait ne
quitter jamais. C’est donc ici un portrait posthume, exécuté sans doute
d’après des dessins antérieurs et tout de sentiment. Cependant, au
modelé de la tête, du buste et des bras, on peut supposer que Partiste
s’est inspiré aussi de la sculpture à laquelle il est fait allusion.

M. Payrau, que nos lecteurs connaissent bien, a su parfaitement
subordonner le travail de son burin au style effacé de la peinture, à
son égalité d’effet, à sa tenue décorative, à son faire uniformément
précis et froid, marmoréen même, nous le répétons, en quelques
parties. En scrupuleux interprète, il est resté parallèle à l’œuvre
qu’il traduisait, et respectueux devant cette figure d’un temps et d’un
art évanouis.

A. R.
 
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