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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 5
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 19
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0426

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402

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

M. Blanc, ont été reproduites par M. Sellier, dans le Bulletin de la
Société des amis des Monuments Parisiens 1 2.

L’architecte Antoine-Mathurin Le Carpentier, dont peu d’œuvres
ont résisté au temps, fut l’un des meilleurs dessinateurs du règne
de Louis XV. Son nom se trouve cité dans un roman du temps, la
Petite maison s, où l’auteur fait la description d’un intérieur idéal dont
la décoration est censée exécutée par les meilleurs artistes à la mode.

« La maison est précédée d’une avenue conduisant à une avant-
cour, tapissée de verdure, de chaque côté de laquelle s’ouvrent une
laiterie et une ménagerie de marbre blanc. De la cour d’honneur on
entre dans un salon circulaire voûté en calotte, peint par Hallé.
Les lambris imprimés en lilas enferment de superbes glaces et des
sujets galants, placés au-dessus des portes. Une sculpture de goût,
rehaussée d’or, et des étoffes assorties en font un salon digne d’avoir
été ordonné par Le Carpentier, qui entend le mieux la décoration du
dedans et qui a fait le petit château de M. de la Boissière et la maison
de M. Bouret (de Vézelay). Les lustres et les girandoles sont en
porcelaine de Sèvres; les sculptures des lambris par Pineau, dont le
peintre Dandrillon a ménagé les finesses les plus imperceptibles,
Dandrillon l’admirable, qui a trouvé le secret de peindre les lambris
sans odeur et d’appliquer l’or sur la sculpture sans blanc d’apprêt.

« La chambre à coucher est carrée et à pans coupés, aux quatre
coins garnis de glaces. Le lit de pékin jonquille est dans une niche
et le plafond terminé en voussure avec un encadrement circulaire
est orné d’une peinture par Pierre, représentant Hercule dans les
bras de Morphée, réveillé par l'Amour. Le lambris est imprimé couleur
soufre tendre; la cheminée est en bleu turquin incrustée de bronze
et le parquet est en marqueterie de cèdre et d’amaranthe.

« Le boudoir est complètement revêtu de glaces à joints masqués
par des troncs d’arbres, et des girandoles y sont graduées de manière
à donner l’illusion d’un bosquet illuminé. La niche de l’ottomane
offre un parquet de bois de rose. La corniche et le plafond sont en
glaces encadrées de crépines d’or. La peinture de la menuiserie et
de la sculpture est odoriférante; elle est due à Dandrillon. La salle
de bain est toute de marbre, de porcelaine, avec des panneaux peints
par Perrot (Peyrotte) sur les dessins de Gillot, entourés de plantes
marines montées en bronze par Caffieri; au milieu est un décor de

1. Bulletin des monuments parisiens, 1889, nos 11 et 12.

2. De Concourt, Maison d’un artiste, t. II, p. 22.
 
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