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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 5
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 19
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0438

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414

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

bas-relief dans le style de Clodion, représentant une procession
bachique de jeunes enfants portant un brancard à lambrequin. La
décoration intérieure, qui remonte à Louis XVI, a été remaniée
ou complétée sous Napoléon Ier ; il est au reste à peu près impos-
sible de la voir dans son ensemble; une partie étant dissimulée
derrière les rayons du magasin de vannerie qui occupe l’immeuble.
Nous y avons remarqué une belle cheminée de marbre rouge ornée
d’une frise à pampres, dont l’admirable ciselure sur cuivre ne serait
pas indigne de la main de Gouthière. Deux autres cheminées ont des
appliques exécutées sur les modèles de l’Empire. Le premier étage
possède plusieurs panneaux sculptés, dans une pièce qui sert actuel-
lement de salle à manger, mais la majeure partie des portes et des
panneaux de cette charmante habitation, qui ouvre sur un vaste
jardin, a été remplacée par de la menuiserie moderne.

Dans l’ancienne zone suburbaine du Nord, qui depuis 1860 est
réunie à Paris, les monuments publics et les hôtels curieux sont bien
rares. Nous y trouvons cependant la vieille paroisse de Montmartre,
voisine de l’abbaye et l’une des plus anciennes de la capitale. Cette
église est aujourd’hui écrasée par la colossale basilique du Sacré-Cœur,
et elle est condamnée par le clergé lui-mème, qui veut reconstruire
la paroisse au pied de la colline. Notre infortuné monument semble
abandonné par tous. Depuis vingt ans on réclame les fonds nécessaires,
sinon pour sa restauration, au moins pour le mettre à l’abri de
l’effondrement, et depuis ce temps le Gouvernement et le Conseil
municipal ne peuvent arriver à s’entendre. Il a déjà fallu fermer
l’abside dont les pierres ne sont plus liées par le mortier, et qui es}
certainement la plus vieille construction chrétienne existant à Paris.
Les colonnes et les chapiteaux qui s’y trouvent remontent à l'époque
mérovingienne. La nef sert au culte; elle est elle-même soutenue par
des piliers d’une haute antiquité, dont la sculpture appartient au
xie siècle. Il est très présumable que ces voûtes s’effondreront avant
que l’on se soit mis d’accord sur les moyens de les sauvegarder.
Auprès de là est une pyramide assez fruste, construite au
xvne siècle dans l’axe du méridien de l’Observatoire de Paris. Rien
ne subsiste de l’abbaye (fondée par la reine Adélaïde, femme de
Louis le Gros) qu’une belle statue en marbre représentant saint
Denis, donnée par Anne d’Autriche et sculptée par Sarrazin, qui
orne le chœur actuel de l’église Saint-Jean Saint-François.

De l’autre côté de la butte, deux habitations méritent d’attirer
l’attention des curieux. La première, située rue Labat, n’a conservé
 
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